Mohsen Makhmalbaf a réalisé plus de vingt longs-métrages à travers le monde avec une obsession: défendre les droits des Hommes en dépit de la censure. C'est d'ailleurs sur l'écroulement d'un règne dictatorial que le Président s'ouvre, remémorant les pages sombres de son Iran natal.
D'ailleurs, la première partie du long-métrage s'attache à immerger son audience dans la folie d'une foule enragée, voyant l'arrogance bourgeoise au pouvoir s'effriter sous les attaques des armes à feu. Cette mise en place se montre un peu laborieuse mais créé un contraste puissant dès lors que le Président et son fils se voient contraints à s'inventer de multiples personnages pour échapper à la milice.
Là, l'indignation se fait jour aux coins des rues et interroge le bien-fondé d'une révolution qui s'avère aussi sanglante que la dictature qu'elle renverse. Le discours n'est certes pas neuf et l'humanisation d'un " président " plus sage que terrifiant annihile légèrement la portée de cette fable. Mais elle recèle en échange un cri bourré d'angoisse, où le final se répercute sur l'actualité avec une intense émotion.
Le Président sort le 18 Mars 2015 en salles.