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Gilles Abier : La piscine était vide

Par Stephanie Tranchant @plaisir_de_lire

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Ce lundi pas de nouvelle mais un texte très court issu

de la collection D’une seule voix du domaine ado de chez Acte Sud.

La piscine était vide  de Gilles Abier   4/5 (14-02-2015)

La piscine était vide (58 pages) est sorti le 5 février 2014aux Editions Actes Sud (Junior).

Temps de lecture : 30 minutes

Thèmes : premier amour – mort –prison - adolescence

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L’histoire (éditeur) :

Le bonheur et la honte après l'annonce de l'acquittement. Mais pour Célia, c'est de sa vie qu'il s'agit. Une vie sans Alex, et pourtant une vie à vivre.

Mon avis :

D’une seule voix est une collection de livres destinés aux jeunes lecteurs et spécialement mise en page de façon à faciliter la lecture à haute voix. Pour cela, la typographie use d’une police un peu plus grosse, particulièrement bien aérée et centrée.

Ecrit à la première personne, La piscine était vide est l’histoire de Célia, 16 ans, accusée d’avoir tué Alex, son petit copain, jusqu’à ce que le verdict tombe et l’acquitte. J’ai apprécié ce texte. L’écriture est simple et sans avoir besoin de s’attacher aux personnages, l’histoire reste particulièrement marquante. En si peu de pages, l’auteur réussit à bouleverser, et même choquer.

« Lui qui s’amusait des morts stupides, il aurait bien rit de la sienne. » page 9

Celia revient sur sa relation avec Alex (son premier amour), leur rencontre sept mois plus tôt, sur le jour du drame, sur ses relations avec ses parents, avec la mère de la victime (des rapports avec cette dernière plutôt délicats), sur l’accusation, ces deux mois placée dans un établissement pénitentiaire. Avec des mots simples, qui sonnent justes, Célia raconte comment parfois la vie peut basculer, aussi facilement qu’Alex au bord de la piscine, avec tout juste un tout petit rien.  Et pour elle, cet acquittement n’est peut être finalement pas tant un soulagement que ça.

 « Enfin, tout ça, c’était avant la mort d’Alex.

Depuis, j’y pense plus.

Depuis, ma vie ne dure qu’un jour.

Le matin quand je me lève, je me fixe un but, toujours le même : atteindre la fin de la journée. Sans pleurer. Sans craquer. Sans devenir folle. » Page 1 »

50 pages  c’est peu mais rien en manque ici, tout est impeccablement maîtrisé : l’empathie, le rythme, la sympathie pour cette ado accusée par la mère de son copain, le style concis et dans la réserve. Le monologue est très bien amené jusqu’aux dernières paroles qui ébranlent et laissent une désagréable sensation, un malaise profond, une vraie claque que tout lecteur aime prendre, surtout avec si peu de pages.

Bref : un petit livre à découvrir absolument.

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