Ces deux articles ont en commun d’interroger la norme et ses limites. Déjà Georges Canguilhem, dans sa thèse en 1943 puis plus tard, en 1966, dans son célèbre ouvrage Le Normal et le pathologique interrogeait de manière brillante la question de la norme, pour montrer, qu’au final, cette dernière n’était qu’une construction subjective et non objective.
Depuis 1966, ce que nous considérons comme « normes », ou pour l’exprimer autrement comme « normal », a changé mais certains préjugés ont encore bon dos et nos entreprises ont encore du mal à être inclusives et surtout à accepter la diversité.
Mais, au fond, les entreprises n’ont-elles pas tout à gagner en accueillant et valorisant des personnes différentes ? Des personnes qui ne sont pas comme leurs managers et qui ne rentrent pas « dans le moule » ?
Car, en étant différent (nous employerons ici cet adjectif en réaction à la norme occidentale : c’est-à-dire un homme blanc, chrétien et hétérosexuel), n’avons-nous pas une expérience différente de la vie ? Une expérience différente qui nous offre une vision différente du monde qui peut nous aider à résoudre autrement les problèmes, à créer ou améliorer des produits et services de manière orginale et à envisager la stratégie de la compagnie sous un angle nouveau.
Par exemple, une personne handicapée, confrontée chaque jour à la question de la mobilité, peut être d’une grande aide pour toute entreprise ou institution confrontée de près ou de loin à la question.
Ceux qui représentent la norme sont peut-être ceux qui dirigent les entreprises et institutions mais n’oublions pas que les clients et usagés de ces mêmes établissements appartiennent à toutes les catégories de la population alors autant les inclure au plus vite pour proposer des services et produits plus adaptés et donc accroître sa rentabilité.
Par ailleurs, se sentir accepté et reconnu pour sa singularité et spécificité, parce que nous sommes tous des êtres uniques – et cela même lorsque nous appartenons à la norme – ne peut que nous motiver et contribuer à notre bien-être au travail.