« L’Hermione », un projet rentable pour les collectivités locales

Publié le 16 mars 2015 par Blanchemanche
#Hermione

Le pouvoir d’attarction de « L’Hermione » est là. Ex président de la région Poitou-Charentes, et actuelle ministre de l’Environnement, Ségolène Royal n’a pas hésité le 13 mars dernier à se rendre à bord pour faire la promotion de de la tournée américaine du bateau. - Dominique Malécot

Les collectivités qui ont financé une partie du projet ont l’ambition d’en faire le pivot d’un parc marin à terre.

Avec le projet de reconstruction de l’« Hermione », officiellement lancé en 1994, Jean-Louis Frot, le maire de Rochefort, voulait redonner vie à l’arsenal bâti par Louis XIV et Colbert au bord de la Charente. Fermé en 1927, puis rénové à partir de 1980, cet arsenal restait en effet bien vide. Mais quel bateau construire ? « Le choix de L’ “Hermione” s’est imposé de lui-même, de même que la date de la pose du premier bois, le 4 juillet 1997, anniversaire de l’indépendance américaine », se souvient Jean-Louis Frot.Associés, la Ville, le département et la région ont assuré à parts égales près des deux tiers du financement de la construction du bateau, d’environ 26 millions d’euros. Et ils n’ont pas eu à le regretter. Le reste du projet a été quasi intégralement financé, à hauteur de 9,5 millions, par l’association Hermione-La Fayette et les 4 millions de visiteurs du chantier. Un tourisme qui a généré des dépenses. Une étude de la CCI de Rochefort a ainsi estimé que, pour 1 euro d’argent public, le territoire a bénéficié de 5 euros de retombées à travers la consommation locale : restauration, hôtellerie... A tel point que la ville est devenue « “Hermione”-dépendante » et que la grogne est montée lorsque le bateau a dû quitter son port d’attache, plus tôt que prévu, pour aller s’amarrer à La Rochelle. Avec, à la clef, des milliers de visiteurs perdus pour Rochefort.Les collectivités préparent désormais l’avenir. D’abord, en profitant de la tournée américaine pour aider les entreprises locales à faire leur promotion à travers une mission commerciale qui sera organisée par le Conseil régional de Poitou-Charentes et Business France. Les entreprises déjà implantées aux Etats-Unis pourront aussi s’appuyer sur la collectivité pour inviter leurs clients à visiter l’« Hermione ». L’objectif est maintenant d’utiliser l’événement américain pour développer l’image de marque du territoire. Lors de la première sortie, le 7 septembre 2014, l’« Hermione » et Rochefort ont été à l’honneur sur les télévisions de 52 pays. Et plus d’une centaine de journalistes sont attendus pour le départ du 18 avril.Pour la suite, si l’association reste le seul propriétaire du bateau, les trois collectivités réfléchissent à la création d’une société commerciale, pour continuer à l’exploiter. « Il s’agit de prendre le relais de l’association, qui garde un rôle majeur avec ses milliers de bénévoles, mais dont l’exploitation touristique n’est pas la vocation », explique Jean-François Macaire, président du Conseil régional de Poitou-Charentes. L’objectif étant notamment d’enrichir l’offre autour du bateau et de générer des revenus qui permettent son entretien annuel, évalué à 1,5 million d’euros par l’association.
FRANK NIEDERCORN / JOURNALISTE | LE 16/03 Les Echos
http://www.lesechos.fr/politique-societe/regions/0204224856733-un-projet-rentable-pour-les-collectivites-locales-1102202.phpPour aller plus loin :DIAPORAMA L’Hermione à un mois de sa traversée de l’Atlantique