Aujourd’hui, d’après le professeur Isaac Getz (ESCP Europe), seulement 11% des français sont enthousiastes à l’idée d’aller travailler. En effet, on entend souvent parler de « Burnout », de « Risques Psychosociaux » et par extension, de « Turn-over ». Ces trois termes qui sont liés ont forcément un impact négatif sur la prospérité d’une entreprise. Alors qu’à l’inverse, le fait d’être heureux au travail est un moyen pour l’entreprise d’améliorer sa performance.
Le bonheur au travail est une notion vaste qui ne se limite pas seulement aux avantages matériels qu’obtiennent les salariés. Il s’étend à la place du salarié dans l’entreprise, les responsabilités qui lui sont confiées ou encore à la reconnaissance et l’utilisation de ses idées. Lors d’un reportage diffusé sur Arte le 24 février 2015, intitulé « Le bonheur au travail », plusieurs organisations ont démontré qu’il était possible d’être heureux au travail.
Dans la mesure où cela était possible, certaines entreprises comme la Biscuiterie Poult ou ChronoFlex ont adopté une organisation « d’entreprise libérée ». Cela signifie qu’il n’y a plus de classes ni de hiérarchie, tous les salariés ont une responsabilité décisionnelle qui peut aller de l’organisation des plannings à la distribution des primes salariales pour Chronoflex par exemple. Dans le cas de la Biscuiterie Poult cette démarche s’est accompagnée d’une croissance de 12% en 2013.
D’autres entreprises industrielles telles que Favi ont, elles, décidé de donner plus d’autonomie aux salariés, notamment dans l’organisation du travail. Ainsi, au lieu d’avoir une seule usine, Favi est organisée en « mini-usines » qui se gèrent de manière autonome (de la production industrielle à la vente du produit fini) par les salariés qui la composent.
Enfin, la multinationale Gore considère ses salariés comme des associés, en effet, ils possèdent tous des parts dans l’entreprise.
Le bonheur au travail est également un moteur pour certaines organisations publiques, comme le Ministère de la Sécurité Sociale Belge. Dans cette structure, Laurence Vanhée (dont le titre est Chief Happiness Officer) et certains de ses collaborateurs, ont réorganisé l’espace et le temps de travail : tous les fonctionnaires travaillent dans les mêmes open-spaces, aucun bureau n’est fixe, chacun a droit à 3 jours de télétravail par semaine, etc. Cette organisation permet d’une part, une meilleure communication entre tous les fonctionnaires, peu importe leur grade, et d’autre part, des économies budgétaires car tous les salariés ne sont pas au ministère le même jour.
Selon Laurence Vanhée, un salarié heureux est 2 fois moins malade, 6 fois moins absent, 55% plus créatif, 9 fois plus loyal et par extension, plus productif. Ne serait-il pas temps de rendre heureux les salariés de nos entreprises?