1- Présentation
Le but du jeu est de déployer automatiquement une image située sur un partage réseau quelconque. Concrètement, je démarre l’ordinateur sur une clé USB qui contient un Clonezilla préparé aux petits oignons, je vais faire une sieste, boire un café, mater une vidéo d’asiatiques sur YouPorn (railler les mentions inutiles) et quand je reviens 20 minutes après je me retrouve devant un Windows tout beau, tout bien configuré avec les logiciels que j’avais installés sur l’image et prêt à fonctionner.
2- Préparation de la clé USB
La première chose à faire est d’installer CloneZilla sur la clé USB. Une clé de 200 Mo est suffisante, vous pouvez donc utiliser celles qui vous sont refourguées dans les salons et autres conférences où ce qui vous importe le plus c’est le buffet et les goodies.
CloneZilla recommande d’utiliser TuxBoot plutôt qu’UnetBootin. Je n’ai pas bien compris pourquoi, c’est une histoire de menus qui ne seraient pas tout à fait identiques, plus vraisemblablement une histoire de Linuxiens qui adorent multiplier les forks, un peu comme au PS on aime multiplier les courants (oui j’ai décidé de politiser Carbone14).
Je mets une version de Tuxboot (la 08.2) sur Carbone14 :
Le logiciel est assez explicite, il permet de télécharger et d’installer sur la clé une version de CloneZilla et si ça ne fonctionne pas (probablement pour une sombre histoire de proxy), il y a la possibilité d’indiquer où se situe l’ISO à installer sur la clé. A noter qu’en ce qui me concerne, j’ai pris un CloneZilla à base d’Ubuntu mais les explications qui vont suivre sont également applicables à la version basée sur Debian. C’est une question de carte réseau non reconnue qui m’a amené à basculer sur la version Ubuntu.
Une fois que la clé est prête, un petit boot sur une machine pour vérifier que l’on arrive bien à un écran comme celui-ci :
3- Création de l’image
Je ne vais pas détailler la création de l’image. Il suffit de se laisser guider par le menu interactif de CloneZilla. C’est à la portée de…Valérie Damidot qui pourtant n’a pas inventé l’eau chaude, et je le prouve.
Simplement peut on préconiser de ne pas utiliser d’accent ou d’espace dans le nom de l’image que l’on va créer. Ca nous évitera des complications pendant la phase de redéploiement.
4- modification de la clé USB pour automatiser le déploiement de l’image
Voilà, on arrive au coeur du problème et avant de se lancer dans les lignes de codes absconses une explication permettant de comprendre ce qu’on va faire s’impose. Nous pouvons découper le processus en 4 étapes :
- Modification du menu de démarrage pour un ajouter l’option installation automatique
- Configuration du réseau
- Connexion à l’espace partagé qui héberge l’image disque à déployer
- Indication du nom de l’image à déployer sur le disque dur
4.1 Modification du menu de démarrage
Le menu de démarrage se situe dans le fichier syslinux.cfg qui est situé dans le dossier syslinux. Ce fichier à éditer avec votre éditeur de texte préféré. Dans ce fichier vous allez retrouver les entrées que vous voyez apparaitre au démarrage du CD.
Je vous propose d’ajouter notre menu Installation automatique, juste sous le menu label CloneZilla live qui se termine par EndText
Pour vérifier que le menu apparaisse bien et valider cette étape, je propose de copier mon excellent menu ci dessous. Evidemment ça ne déploiera pas d’image mais ça permettra de vérifier qu’on peut passer à l’étape suivante.
label Installation automatique
MENU DEFAULT
# MENU HIDE
MENU LABEL Clonezilla Installation automatique
# MENU PASSWD
kernel /live/vmlinuz
append initrd=/live/initrd.img boot=live ip=eth0:192.168.0.53:255.255.255.0:192.168.0.254:8.8.8.8 config noswap nolocales edd=on ocs_live_keymap=NONE nomodeset noprompt ocs_postrun1= »reboot » ocs_prerun= »mount -t cifs //192.168.0.1/clonage /home/partimag -o user=administrateur,password=jadorelescunnis,domain=localhost » ocs_live_run= »/usr/sbin/ocs-sr -g auto -e1 auto -e2 -r -j2 -p true restoredisk windows-light-img sda »
ocs_live_extra_param= »" keyboard-layouts=NONE locales=en_US.UTF-8 vga=788 ip= nosplash ocs_postrun2= »reboot ».
TEXT HELP
* Sachez le : ca va etre une tuerie !
* Jean-Claude pense à ta ceinture
ENDTEXT
4.2 Configuration du réseau
La configuration du réseau ne sera nécessaire que dans le cas où l’image à déployer est située sur une machine distante. Dans le cas où l’image est située sur un autre disque local ou un périphérique usb il est inutile de configurer le réseau (mais je trouve ça un peu p’tite bite).
Sinon on doit le configurer c’est avec la ligne de commande ip=eth0:192.168.0.53:255.255.255.0:192.168.0.254:8.8.8.8
eth0 corrrespond au nom de l’interface.
192.168.0.53 est l’adresse IP
255.255.255.255.0 est le masque de sous réseau
192.168.0.254 est l’adresse de la passerelle
8.8.8.8 est l’adresse du DNS (oui c’est celui de Google, c’est mon côté exhib).
Évidemment il vous faut remplacer la config par une config réseau adaptée à votre situation. Pour vérifier que cette étape de configuration du réseau est validée le plus simple est de balancer un ping en continu (ping -t adresse_ip) sur l’adresse que doit récupérer la machine puis de démarrer le menu Installation automatique. L’installation ne va pas être menée jusqu’à son terme mais à un moment votre ping doit répondre.
Si vous utilisez un serveur DHCP, vous ajoutez un ocs_prerun1= »dhclient -v eth0″ et vous supprimez la commande IP=192.168…
4.3 Connexion à l’espace partagé qui héberge l’image disque à déployer
Bon alors la première étape consiste à placer l’image à déployer dans un dossier que nous allons partager et que j’ai appelé dans mon cas clonage cela ne pose pas de difficulté.
La seconde étape c’est de monter l’accès à ce partage par le client qui exécute la clé usb grâce à un prerun. Dans le cas d’un partage windows, voilà ma commande : ocs_prerun1= »mount -t cifs //192.168.0.1/clonage /home/partimag -o user=administrateur,password=jadorelescunni,domain=localhost »
192.168.0.1 c’est l’adresse ip de la machine qui contient l’image et clonage c’est le nom du partage. A noter que je n’ai pas le choix du point de montage, ça se passe forcément dans /home/partimag Si vous ne comprenez rien à cette dernière phrase, pas de panique, c’est le charabia des linuxiens, contentez vous de recopier bêtement comme je l’ai fait.
Le compte ayant les droits sur le partage à pour nom d’utilisateur administrateur et pour mot de passe jadorelescunnis
domain=localhost » indique que le compte est un compte local sur la machine.
Pour vérifier que votre montage se passe bien et valider l’étape, je vous conseille la manipulation suivante :
Démarrer CloneZilla en choisissant le menu CloneZilla live puis lorsque vous arrivez au menu « Montage du répertoire des images de Clonezilla » sélectionner enter_shell « Passer en ligne de commande ». Vous vous retrouvez avec un shell qui vous donne la grisante impression d’être un vrai informaticien. Pensez d’abord à configurer votre réseau, si vous avez un DHCP avec la commande dhclient -v eth0 et si vous êtes en adressage fixe avec un ifconfig eth0 192.168.0.1/24
Ensuite, entrer la commande Mount que vous envisagez d’utiliser en ce qui me concerne ce sera donc : mount -t cifs //192.168.0.1/clonage /home/partimag -o user=administrateur,password=jadorelescunni,domain=localhost
Si rien ne se passe, c’est plutôt bon signe. Pour vérifier que l’accès vers le dossier partagé est bien établi rendez vous dans le dossier monté grâce à la commande : cd /home/partimag Ensuite entrer la commande ls qui va vous permettre de voir le contenu du partage Windows. Si vous voyez le dossier de vos images c’est gagné et contre toute attente, j’ai l’impression qu’on va y arriver à cette installation silencieuse.
4.4 Indication du nom de l’image à déployer sur le disque dur
Nous voilà dans la dernière ligne droite, il ne reste plus qu’à indiquer le nom de l’image à restaurer. Le nom de l’image c’est le nom du répertoire qui figure dans le partage, celui que vous avez donné au démarrage de la machine dans mon exemple l’image s’appelle windows-light-img
sda indique que c’est sur le premier disque reconnu par le système que va être déployée l’image.
Évidemment, puisque nous sommes dans la dernière étape, si le nom de votre image est bonne l’installation va débuter et écraser votre disque dur. Soyez donc prudent avant de tester.
Et voilà on a fini, ça marche.
5- Finitions
Il est possible d’ajouter différent menus, avec différentes images. Il suffit de modifier le label et le menu label correspondant. Le menu par défaut est celui dont le champ MENU DEFAULT n’est pas précédé du signe #
Le menu par défaut démarre automatiquement au bout de 30 secondes. Pour changer ce paramètre il faut modifier à la ligne 5 du fichier syslinux.cfg la valeur timeout qui est à 300 (millisecondes). De ce que j’ai lu la valeur 0 ne fonctionne pas.
L’image de fond peut être changée. Il suffit de remplacer le fichier ocswp.png par un fichier du même nom et de mêmes dimensions : 640 X 480