Fahrenheit 451. Ray Bradbury

Par Nelcie @celinelcie

Depuis longtemps, j’avais envie de lire Fahrenheit 451, de Ray Bradbury. Alors,quand en préparant le swap de l’avent de Gagathe, j’ai vu que ce roman était dans sa wishlist, je me suis dit que ça pourrait être l’occasion de lui proposer une lecture commune. Ce qu’elle a accepté immédiatement.
Dernièrement, nous avons donc lu ensemble cette œuvre, et échangé quasiment en direct live sur nos ressentis. Et c’était franchement très, très intéressant.

Synopsis

451 degrés Fahrenheit représentent la température à laquelle un livre s’enflamme et se consume.
Dans cette société future où la lecture, source de questionnement et de réflexion, est considérée comme un acte antisocial, un corps spécial de pompiers est chargé de brûler tous les livres dont la détention est interdite pour le bien collectif. Montag, le pompier pyromane, se met pourtant à rêver d’un monde différent, qui ne bannirait pas la littérature et l’imaginaire au profit d’un bonheur immédiatement consommable.
Il devient dès lors un dangereux criminel, impitoyablement pourchassé par une société qui désavoue son passé.

Mon avis

Dans ce roman, nous suivons Guy Montag, un pompier qui veille au respect des règles de gouvernement. Et l’une de celle-ci consiste en l’interdiction des livres, sans quoi ces derniers sont brûlés par les pompiers. Et Montag fait son travail avec sérieux et conviction. Mais le jour où il rencontre Clarisse, il se met à douter de lui-même, de ce monde qui l’entoure, de la raison de son existence. C’est tout son monde qui s’écroule autour de lui, et bien sûr ça le perturbe quelque peu… D’autant plus qu’en fin de compte, cela faisait déjà quelques temps qu’il se posait des questions sans vraiment vouloir se l’avouer. Sinon, pourquoi aurait-il lui-même caché des livres ? Hein ?

Avec Fahrenheit 451, Ray Bradbury nous embarque dans une dystopie où le livre n’a pas droit de cité. Un monde où tout est contrôlé, régi, où l’individu ne peut et ne doit réfléchir par lui-même. Evidemment, ayant lu l’excellent 1984 de George Orwell il y a quelques mois, j’ai eu vite fait de trouver des similitudes aux deux romans, mais aussi pas mal de différences, et heureusement ! Cela étant, je ne m’étendrai pas là-dessus, n’ayant pas envie de faire un comparatif en bonne et dûe forme entre ces deux œuvres.

Fahrenheit 451, c’est l’histoire d’un monde qui refuse la lecture et les livres car ceux-ci font peur. Ils émettent des idées différentes, se contredisent, bref mettent le boxon dans la tête des gens et ça, c’est plutôt mal vu. Oui, si les gens se mettent à penser par eux-même… non mais franchement où va-t-on quoi ? Cependant, comme aucun monde n’est parfait, il y a toujours des rebelles. Des gens qui ne peuvent pas faire comme tout le monde. Il y a ceux qui vont assumer clairement leur différence, quitte à disparaître après, comme Clarisse. Et il y a ceux qui ne savent pas trop où ils en sont, agissent à l’encontre du gouvernement mais sans réellement comprendre pourquoi ils le font, comme Guy Montag. Or, vouloir se rebeller contre le gourvernement peut avoir des conséquences graves, et ça, Montag va l’apprendre à ses dépends.

Le début du roman est assez intriguant, car j’ai eu du mal à savoir dans les premières pages où l’auteur voulait nous emmener. Ce qu m’a particulièrement marqué est le fait que le lecteur soit directement plongé dans l’histoire, sans aucune introduction. En fait, j’ai eu l’impression que l’histoire avait déjà commencé avant que j’ouvre le livre et que l’auteur m’invitait à la rejoindre en cours de route. Et pour autant, je ne me suis absolument pas sentie perdue. J’ai rapidement saisi dans quel monde je me trouvais.
J’ai aimé le fait que l’intensité et l’action monte crescendo tout au long du roman. En effet, au début nous sommes essentiellement dans la réflexion et la passivité. Et surtout dans celle de Guy Montag. Mais au fur et à mesure, l’histoire va se faire plus active, à l’image de son personnage principal. De même que l’univers créé par l’auteur va se dévoiler dans son intégralité, avec ce gouvernement qui ne veut pas laisser le choix aux gens, ces personnes qui se conduisent sans réfléchir par eux-même, même dans l’absurdité la plus complète… Et il faut bien l’avouer, tout cela n’est pas très rassurant.
Parce que vous vous imaginez vous, un monde sans livres ? Impensable n’est-ce pas ? Mais plus qu’un monde sans livres, c’est un monde sans pensée, sans réflexion qui nous est présenté là. Le livre n’étant bien sûr qu’un support, ô combien utile, et donc controversé, de cette réflexion.
Ce qui n’est pas plus rassurant, c’est de voir des gens, comme la femme de Montag, se laisser happer par la technologie, vouloir toujours plus d’écran, vivre à travers eux. Alors forcément, quand elle annonce qu’elle préfèrerait avoir un écran de télé plus grand plutôt qu’une maison plus confortable, ça fait froid dans le dos. Non seulement pour l’idée même de la chose, mais surtout parce qu’on se rend compte que Ray Bradbury était quand même un sacré visionnaire sur certains points de notre société actuelle.

Dans son ensemble, Fahrenheit 451 est clairement plus un roman de réfléxion qu’un roman d’action, même si certaines scènes peuvent nous démontrer le contraire. Réflexion sur le bonheur, sur la vie, sur la conscience… Bref sur tout ce qui fait que l’être humain n’est pas une simple coquille vide.
De prime abord, l’histoire est terriblement pessimiste. Et hormis Clarisse, armée de son non-conformisme et de son regard « différent » sur le monde, tout semble sombre dans cette histoire. Cependant, je ne pense pas que l’on puisse parler de roman négatif, car derrière tout cela, l’auteur nous laisse entrevoir une possibilité d’un monde autrement plus ouvert que celui décrit dans ces pages. Je me dis que c’est peut-être pour cela qu’il a fait quitter la ville à Guy Montag : pour lui permettre de revenir et de tout reconstruire sur de bonnes bases…

En conclusion, j’ai beaucoup aimé découvrir ce grand classique de la science-fiction, et j’ai encore plus aimé mes échanges avec Agathe ^^.


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