Banana // Saison 1. Episodes 7 et 8. Aiden and Frank / Vanessa and Zara.
SEASON FINALE
« Aiden and Frank » m’a énormément ému car je me suis rendu compte que finalement, j’étais peut-être un gros con moi aussi comme Aiden. Ce dernier est un garçon superficiel qui va coucher une fois avec Frank. Ce dernier n’est pas l’homme plus beau de la terre mais il pourrait peut-être lui offrir plus que la beauté, quelque chose de différent, une vraie relation avec de vrais sentiments. Le problème c’est que Aiden n’arrive pas à aller au delà de sa superficialité. J’ai trouvé terrible cet épisode car j’ai moi-même déjà fait vivre ce genre de choses à des gens dans ma vie, des hommes avec qui l’on pense passer une soirée comme ça et qui ont envie de devenir plus mais nous non. Je sais pertinemment que je suis parfois quelqu’un d’un peu superficiel, c’est aussi probablement pour ça que je suis encore célibataire. Car j’attache de l’importance au physique. Alors attention, physique ne veut pas dire que j’attends Zac Efron sur le pallier de ma porte étant donné que j’ai déjà été touché par des physiques que certains ne trouvent pas exceptionnels. Mais le physique a une grande place dans les relations que j’ai pu entretenir par le passé. Le truc c’est que Aiden et Frank se sont rencontrés dans un plan à trois, mais ils ont partagé quelque chose et pour cela Frank va se montrer insistant.
Il n’a pas envie de laisser passer sa chance de pouvoir être avec un garçon comme Aiden. Il est beau, c’est un bon coup, il semble gentil dans le fond, en somme c’est un homme avec qui on aurait envie d’être mais Frank a surtout envie que Aiden oublie la superficialité. L’une des scènes les plus belles de cet épisode c’est probablement celle qui est imaginée et qui nous raconte ce que cette relation serait devenue si Aiden va laissé de côté sa superficialité. On veut nous permettre de nous rendre compte que la superficialité revient toujours au galop, que ce n’est pas quelque chose que l’on peut oublier aussi rapidement et facilement. Aiden n’est pas l’homme le plus beau de la terre mais il dégage tout de suite une certaine forme de charisme qui en impose. Tout au long de l’épisode, je dois avouer que j’ai été fasciné par ce que Banana a pu faire des personnages. C’était amusant et dans une série de scènes toutes plus sympathiques les unes que les autres, Banana nous délivre donc un épisode qui fait réfléchir. Peut-être même plus pour moi que les épisodes précédents. Les précédents imposaient des réflexions différentes, qui me touchaient moins personnellement car je n’avais pas à me remettre en question.
Ici, peut-être. J’ai beau être un peu comme Aiden, je ne pense pas non plus être totalement responsable du fait que la superficialité est quelque chose d’important dans la société actuelle. C’est aussi un épisode qui permet aux deux de se rendre compte qu’ils sont attachés au physique. Car la morale finale elle est là, lorsque Frank décide de ne pas donner sa chance à quelqu’un d’autre. C’est facile de demander à Aiden une chance, moins d’être dans le cas inverse. De toute façon, le plus important dans une relation ce n’est pas que vos amis ou vos collègues trouvent que votre petit ami est beau, tout ce qui compte c’est que vous ayez le coeur battant dès que vous pensez à lui. Le dernier épisode de la saison, « Vanessa and Zara », était un épisode assez étrange. Je dois avouer qu’à l’issue de l’épisode je ne sais pas du tout où le classer. Je sais bien que Russell T. Davies a toujours créé des univers différents durant les 8 épisodes de Banana, mais c’est encore plus frappant ici. Je ne dis pas que c’est une mauvaise idée, mais on se rend compte qu’au fond Banana a peut-être échoué quelque part. C’est dans cet épisode que l’on assiste au retour de Vanessa, chargée de nettoyer et vider l’immeuble dans lequel nous avons passé Cucumber et une partie de Banana.
Mais ce dernier épisode n’est pas raté pour autant car il permet aussi de poser des questions intéressantes sur tout un tas d’autres choses. Cette histoire d’immigration illégale n’est pas ce que Banana a fait de plus intéressant mais cela fonctionne car cela permet aussi de se poser des questions complètement différentes. Notamment d’un point de vue de la place de l’immigration dans le pays, du rôle de Vanessa (et accessoirement Zara) dans une série qui n’a pas toujours voulu donner la parole à tous les personnages. Banana n’est pas une série qui veut avoir du sens, mais qui veut simplement nous raconter tout un tas de petites histoires différentes afin de nous dire ce qui anime chez nous la flamme lorsque l’on aime quelqu’un. L’amour a plusieurs formes et c’est aussi pour cela que Russell T. Davies a probablement créé cette série. Je serais déçu que Banana et Cucumber ne reviennent pas pour de seconde saison, histoire de voir où est-ce que le concept peut encore être forcé. Ce n’est pas le meilleur épisode pour conclure Banana en tant que quelque chose de global mais cela reste un épisode qui fonctionne pour ce qu’il tente d’apporter à l’univers et qui est une fois de plus très différent du reste. La scène où tout le monde nettoyer en rythme m’a fait pensé à un François Ozon. C’était étrangement fascinant. Il ne manquait plus que cela parte en comédie musicale.
Note : 8/10 et 5/10. En bref, aussi étrange qu’intéressant.