Grâce aux 9 000 personnes impliquées sur les chantiers, trois ports habillent maintenant la face Nord du Maroc. Depuis onze ans, Bouygues Travaux Publics, Bymaro et Saipem bravent les éléments afin d’équiper Tanger et le détroit de Gibraltar, seconde voie maritime la plus fréquentée au monde. Un défi relevé et une incroyable aventure humaine qui a entraîné le développement de toute une région du Maroc.
Chantier du port Tanger Med au Maroc
©DR
Contre vents et marées
Chantier du port Tanger Med au Maroc
©Marianne Waquiez
Aujourd’hui, le complexe portuaire de Tanger Med accueille environ 8,5 millions de containers par an et 7 millions de passagers. Pour recevoir un tel trafic, il aura fallu l’expertise de TMBYS, le groupement réunissant Bouygues Travaux Publics, Bymaro et Saipem. Trois projets réalisés en onze ans malgré des conditions météorologiques et marines parfois complexes. Un jour sur deux, elles ne permettaient pas le remplacement des passerelles reliant les caissons du port roulier, des ouvrages de cent tonnes posés et verrouillés en mer en 30 nuits malgré le manque d’espace et l’absence de moyens de levage. Fortes de leur expérience, les équipes ont pu améliorer leur productivité en fabriquant plus de cent caissons grands comme des immeubles de huit étages au rythme de sept par mois.
Une aventure humaine
Chantier du port Tanger Med 2 au Maroc
©Yves Chanoit
La réalisation d’un tel projet aurait été impossible sans les 9 000 personnes ayant travaillé sur les chantiers du port. 400 collaborateurs dont un grand nombre de villageois de la région sont restés fidèles au groupement assurant la liaison entre les trois ouvrages qui se sont succédé. Les compagnons ont tous été recrutés localement comme Mohamed Chairi, 29 ans qui a abandonné la pêche au pageot trop aléatoire pour venir grossir leurs rangs. Pour Aziz Haouani, responsable Hygiène, Sécurité et Environnement, la fin de l’aventure a un goût de nostalgie « C’est l’une des plus belles régions du Maroc, les gens sont tranquilles… C’est dur de quitter Tanger. »
Le réveil de la région
Tanger Med, le plus important chantier du pays, a désenclavé le Rif occidental isolé en entraînant dans son sillage la construction d’une autoroute, d’une voie de chemin de fer, d’une usine Renault… En plus d’une route construite pour les besoins du chantier dont bénéficient les habitants, TMBYS a ajouté une adduction d’eau, un lavoir et des opérations de nettoyage de la plage de Ksar Sghir et de l’oued Ghala. Dans la petite ville montagneuse de Taghramt, toute une école a été reconstruite : salles de classes, terrain de sport, sanitaires. Un juste de retour des choses car sans les 1 000 habitants de la région qui ont travaillé sur le chantier du port, rien n’aurait été possible.
Chantier du port Tanger Med 2 au Maroc
©Yves Chanoit
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