MISÈRE DE LA PHILOSOPHIE. Réplique à Réjean Bergeron, « Dieu, cet être suffisant ! », Le Devoir du 14 mars 2015

Publié le 16 mars 2015 par Jlaberge

Le propos de mon collègue, Réjean Bergeron, sont sans doute ceux que devaient tenir devant ses étudiants, l'écrivain français Éric-Emmanuel Schmitt, qui fut professeur de philosophie, avant sa conversion au christianisme. Schmitt a découvert que la philosophie n'est pas tant l'amour de la sagesse que la sagesse de l'Amour. Bon nombre de nos professeurs de philosophie ne connaissent pas grand-chose à cette question brûlante d'actualité qu'est l'existence de Dieu. En bon athées qu'ils sont, ils se contentent de redire ce que leurs pères spirituels, les Philosophes des Lumières disaient à ce sujet. Ils n'y comprenaient rien ou refusaient de comprendre. Bergeron en est un bel exemple. À l'évidence, il ne connaît pas la preuve d'Aristote concernant l'existence d'un « Premier moteur immobile », ni sa réactualisation chez Thomas d'Aquin, dans la Somme théologique (1 question 2, article 3), où le dominicain évoque les fameuses cinq « voies ». Tristes ténèbres de notre siècle qui veut être la progéniture du siècle des Lumières. On remet toute la question entre les mains de la science qui ne dit, sur cette question, que des bêtises. Par exemple, le célèbre Stephen Hawking qui écrit (dans Y a-t-il un grand architecte dans l’Univers ? p. 219) : « Parce qu'une loi comme la gravitation existe, l'univers peut se créer et se créera spontanément à partir de rien ». O ténèbres de la pensée ! Comment une loi de la nature peut-elle exister s'il n'existe rien ? Ou bien encore, on se réfère au populaire biologiste britannique, Richard Dawkins – surnommé le rottweiler de Darwin - qui, paraît-il, aurait réfuté les preuves de l’existence de Dieu. O misère de la philosophie ! Dawkins n’a pas lu une ligne de Thomas d’Aquin (tout comme d’ailleurs, Russell qui rabaissait l’auteur de la Somme comme n’était pas un « authentique » philosophe.) Dawkins ne connaît absolument rien de la métaphysique de l’Aquinate, et de la philosophie en général. Constatons que notre siècle ne jure que par la science et ses exécutants. La philosophie fout l’camp ! Consternant.