Qui sera le futur chef ?

Publié le 16 mars 2015 par Philippe Delaide

Le petit monde de la musique classique est en ébullition avec toutes les conjectures possibles sur le nom du futur chef de... L'Orchestre Philharmonique de Berlin.

Pour une fois, je vais déroger à la règle du blog qui consiste à ne parler que de sujets que j'aime dans une logique de partage (vs ce que je n'aimerais pas dans une logique de démolition / défoulement, comme cela peut être le cas dans le monde du blogging) pour évoquer l'énigme Simon Rattle.

Etant notamment abonné au Digital Concert Hall du Philharmonique de Berlin, je n'ai pu que constater mon évitement systématique de tous les concerts dirigés par le chef anglais. Cela limite particulièrement les choix j'en conviens. Force est de constater, et ceci bien entendu n'engage que moi, que Simon Rattle a réussi l'exploit, durant les seize années de son "mandat", (belle longévité), à faire perdre à cette phalange prestigieuse son identité, cette pâte sonore qui lui était si singulière, initiée par Celibidache,  Furtwängler, Karajan et si admirablement préservée par Abbado... Avec Simon Rattle, on est dans l'incarnation même de cette mondialisation galopante, de la direction d'orchestre sans aspérité, passe partout, complaisante. La transparence, légèreté de la ligne, cette ductilité si caractéristique du Philharmonique de Berlin a indéniablement disparu. Cet orchestre aurait-il perdu son âme ?

Selon un véritable système démocratique, ce sont les 124 musiciens de l'orchestre qui voteront le 11 mai prochain pour décider qui prendra la relève de Simon Rattle. Lourde charge et position si prestigieuse. Espérons que le remplaçant tentera de retrouver un supplément d'âme. Vue l'uniformisation indéniable de l'identité sonore des grandes phalanges européennes depuis plusieurs décennies, notamment les grands orchestres allemands, j'en doute fort. Après Rattle pour Berlin, Guerguiev qui "sévit" souvent pour le Philharmonique de Vienne, un Chailly visiblement en panne chronique d'inspiration pour le Gewandhaus de Leipzig et l'improbable Järvi pour l'Orchestre de Paris, les mauvaises langues pourraient dire que l'on ne pourrait pas dresser pire tableau...

Plus de détails sur le site de France Musique et le site des missions allemandes en France.