Dans un Homme Idéal, Pierre Niney n’a rien du mec parfait. C’est même un gros loser, Mathieu Vasseur. Un écrivain raté qui collectionne les refus des maisons d’édition jusqu’au jour où il trouve, lors d’un déménagement, un vieux manuscrit. Le journal d’un militaire pendant la Guerre d’Algérie. L’homme y écrit son enfer, décrit sa vie, les vies qu’il a prises, les personnes qu’il a rencontré. Mathieu décide d’envoyer le manuscrit sous son nom. Il devient alors une rockstar de la littérature, adulé de tous. Trois plus tard, il se retrouve au pied du mur. C’est le début d’une longue, très longue descente aux enfers. L’homme angélique se transforme doucement en démon lorsque son secret est sur le point d’être découvert. Sa maison d’édition le menace de poursuites, lassée des avances gaspillées par son auteur. Un inconnu le fait chanter…
La superstar passe alors du statut de l’homme idéal au sourire ultra-bright à celui de dangereux criminel insoupçonné aux yeux cernés et injectés de sang qui vit avec la peur de tout perdre. Son statut d’écrivain prodige mais surtout sa fiancée, sa vie de rêve. Et nous, on suit cette spirale infernale avec impuissance et angoisse. Le rythme est soutenu. A chaque minute, Mathieu fait un mauvais choix, il tombe un peu plus bas, commet un peu plus l’irréparable. On s’enfonce dans notre fauteuil, mal à l’aise devant cette tombe qu’il se creuse lui-même. On ne peut qu’avoir de l’empathie pour cet écrivain raté jusqu’au choix final qu’on ne comprend pas. On ressort de la salle, incrédule avec des millions de question plein le crâne. La première : il y a quoi dans ce putain de « Faux Semblant » ? On veut revoir le film ensuite pour être certains de n’avoir rien oublié. Désarmant.
Avec Un Homme Idéal, Pierre Niney est loin du boy next door de J’aime regarder les filles où Comme des Frères, on est loin du trublion de 20 ans d’écart, il est aussi loin du mystèrieux Yves Saint Laurent. Mais pas tellement. Le thriller de Yann Gozlan a le mérite de montrer toutes les facettes de Pierre Niney. Ce mec terriblement doué qui ne donne pas l’impression de jouer un rôle. Un mec terriblement élégant, terriblement magnétique capable de tout jouer car ce polar-là a le mérite de montrer l’ex-pensionnaire de la Comédie Française sous mille et un visage. Bref, l’histoire d’amour collectif qui nous lie avec Pierre Niney n’est pas prête de se terminer.
Affaire à suivre….