L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) recommande une consommation maximum de 5 g de sel par jour soit 2 g de sodium. En effet, des apports alimentaires trop élevés en sel (ou sodium) ont été largement associés au risque cardiovasculaire, cependant des études ont souligné la difficulté d’estimer l’impact réel d’une réduction du sel, d’autres études ont contredit ce bénéfice. Une récente étude, américaine, publiée dans l’American Journal of Hypertension, a suggéré que les niveaux de consommation de sodium recommandés par les agences sanitaires sont déjà néfastes pour la santé.
Les Français consomment environ 10 g de sel par jour soit 4 g de sodium chez les hommes et 8 g de sel, soit 3,2 g de sodium chez les femmes et la recommandation du PNNS est de 3,2 g/jour chez les hommes et 2,6 g/jour chez les femmes et les enfants. Cette étude montre que même si votre consommation de sel n’impacte pas votre tension, elle pourrait avoir déjà » commis » d’autres effets néfastes.
Ces chercheurs de l’Université du Delaware montrent ici que la réponse au sodium alimentaire, sur le plan artériel est extrêmement variable d’un sujet à l’autre mais qu’en revanche, les effets néfastes sur plusieurs organes et tissus cibles sont là, même pour les personnes les plus résistantes au sel.
Ils définissent ainsi la notion
- de » sensibilité artérielle au sel » comme une condition où la pression artérielle augmente en cas d’apport élevé de sodium alimentaire élevée ou diminue pendant une période de restriction en sodium
- et de » résistance au sel « , quand il n’y a pas de changement de pression artérielle avec une restriction ou une augmentation de sodium.
Sur les organes :
Le cœur : Trop de sel peut aussi conduire à une hypertrophie ventriculaire gauche, ou à l’épaississement du tissu musculaire qui constitue la paroi de la chambre de pompage principale du cœur. Quand les parois s’épaississent, elles deviennent incapables de pomper avec autant d’efficacité.
Les reins : De précédentes études ont documenté les effets d’apports trop élevés en sodium, associés à une fonction rénale réduite, en dépit parfois d’une augmentation minime de la pression artérielle.
Le cerveau : Trop de sodium affecte le système nerveux sympathique en rendant les neurones sympathiques plus sensibles aux stimuli, et, là encore, même si la pression artérielle n’est pas augmentée.
Le doute sur les effets d’une restriction en sel : Sur ce point, les études étant contradictoires, les chercheurs appellent à des études cohortes et suffisamment larges pour permettre une analyse significative. Mais, sans aller jusqu’à la restriction, et prenant en compte le fait que 70% de nos apports en sodium proviennent des aliments transformés, le principe est simple : mettre la salière de côté.
Car rappelons, qu’en ne prenant en compte que les effets connus et bien documentés, près d’1 décès cardiovasculaire sur 10 serait attribuable à un apport en sodium de plus de 2 g par jour.
Source: Journal of the American College of Cardiology March 2015 doi:10.1016/j.jacc.2014.12.039 Dietary Sodium and Health: More Than Just Blood Pressure (Visuel@ University of Delaware)