En 2011, un premier cas de lymphome anaplasique à grandes cellules (LAGC), un cancer extrêmement rare dont l’incidence est estimée à 3 sur 100 millions de femmes, avait été diagnostiqué, associé à un implant mammaire. Le Ministre de la santé vient de confirmer 18 nouveaux cas de ce lymphome, recensés en France en 3 ans et observés uniquement chez les femmes porteuses d’implants mammaires, soit environ 400.000 . Suite aux nouveaux cas notifiés cette année, la Direction Générale de la Santé a sollicité l’Institut National du Cancer (INCa) pour préciser la prévalence et l’incidence des LAGC mammaires chez les femmes porteuses d’implants mammaires. Cependant la conduite à tenir n’est pas modifiée, et le retrait, sauf symptômes, n’est pas recommandé.
Les Autorités sanitaires rappellent que ces lymphomes ne sont pas des cancers du sein et sont dans l’ensemble de bon pronostic. Aucune prothèse spécifique, marque ou enveloppe particulière n’apparaît, jusqu’à présent directement associée à ce type de cancer. Le Ministère a également rappelé que la France, par l’intermédiaire du réseau Lymphopath dispose de l’un des meilleurs systèmes de détection de cette pathologie.
Conduite à tenir pour les femmes porteuses d’implants mammaires : Précisées dès 2011, par l’Institut National du Cancer (Inca), ces recommandations viennent d’être rappelées par le Ministre de la Santé :
- le suivi doit être le même que celui recommandé pour toutes les femmes : une palpation des seins par leur médecin ou par une sage-femme tous les ans à partir de 25 ans ; à partir de 50 ans, il est recommandé de faire une mammographie tous les deux ans et les femmes qui ont un risque aggravé de cancer doivent bénéficier d’un suivi spécifique ;
- en cas de symptôme (épanchement, augmentation de volume, douleur, inflammation, masse, ulcération, altération de l’état général), les femmes porteuses d’implants mammaires sont invitées à consulter leur médecin ;
- les experts ne recommandent pas aux femmes porteuses de prothèses mammaires de demander leur retrait.
Enfin, la Haute Autorité de Santé (HAS) a également été saisie pour élaborer des recommandations sur les indications et les contre-indications relatives à la pose d’implants mammaires, les éventuelles restrictions à leur pose et les alternatives possibles.
Une surveillance européenne : la commission européenne a mis en place une Task force permettant d’échanger les données sur cette pathologie et d’améliorer la coopération entre les 28 Etats membres. Sans attendre le nouveau règlement européen sur les dispositifs médicaux, le Ministre a déposé un amendement au projet de loi de modernisation du système de santé visant à renforcer le suivi et la traçabilité des dispositifs médicaux. Cet amendement impose aux industriels de fournir un résumé des caractéristiques du produit à l’ANSM et la tenue de registres dans les établissements de santé.
Le dernier bilan de l’Agence américaine, la Food and Drug Administration (FDA) –et qui date de 2011- sur le risque de lymphome anaplasique à grandes cellules (ALCL) associé aux implants mammaires, évoque une soixantaine de cas identifiés dans le monde, sur un total de 5 à 10 millions de femmes implantées. La plupart des cas examinés par la FDA ont été diagnostiqués lorsque les patientes ont demandé un traitement médical pour des symptômes liés à l’implant comme la douleur, un gonflement ou une enflure ou encore le développement d’une asymétrie. Selon la FDA, l’association serait donc possible, avec un risque extrêmement faible mais significatif.
Sources: Communiqué Ministère de la Santé, site Internet du Ministère des Affaires sociales, de la Santé et des Droits des femmes Réponses aux questions et Les recommandations aux professionnels de santé (Visuel Unicancer)
Plus de 30 études surles Prothèses mammaires