« Un ciel rouge, le matin »
LYNCH Paul
(Albin Michel)
Ce roman pourrait être un western irlandais. Western, puisqu’il reprend une des thématiques chère au genre : la chasse à l’homme. Irlandais puisqu’il débute sur les terres parmi les plus pauvres et les plus tourmentées de l’Île. Coll Coyle, le métayer, est chassé de chez lui par son propriétaire. Jeune, violent. Assisté par un majordome qui fait régner sa loi sur la propriété. Coll Coyle tue accidentellement le jeune Maître. Il s’enfuit, une fuite qui, au terme d’une longue traversée de l’Atlantique le conduit jusqu’en Pennsylvanie, là où se construit la jeune Amérique. Là où le majordome et ses sbires le débusquent.
Si le récit est somme toute est assez convenu, s’il ne réserve guère de surprises, le roman, lui, vaut d’abord et avant tout par une peinture toute en nuances de gris et de noirs des paysages irlandais, du monde rural jusqu’à Dublin. La description de la vie portuaire, puis celle de la longue traversée vers la terre promise ne sont pas sans faire penser à Melville. Le tout donne un roman d’aventure(s) d’une facture assez classique mais dans la compagnie duquel le Lecteur passa d’agréables moments.