Après vous avoir conseillé sur comment choisir et entretenir votre blaireau – article à relire ici -, The new Men in the City va vous parler de l’autre instrument indispensable de tout barbier qui se respecte : le coupe-chou. Considéré par les barbiers comme le rasoir par excellence, ce n’est pas pour rien qu’il reste leur outil de prédilection. Et si nos grands-parents et arrières-grands-parents avaient eux aussi l’habitude de l’utiliser, force est de constaté qu’il a été délaissé pendant plusieurs décennies dans la salle de bains des particuliers au profit des rasoirs mécaniques puis électriques pour leur sécurité. Mais il semble qu’aujourd’hui son renouveau soit amorcé car, malgré les apparences, entre simplicité, économie, beauté du geste et de l’objet, le coupe chou ne manque pas d’atouts.
L’ART DU MANIEMENT DU COUPE-CHOU
Soyons clairs ! Le maniement du coupe-chou ne s’improvise pas et nécessite un apprentissage car le tranchant de la lame peut très sérieusement entailler la peau. Mais une fois maîtrisé, ce geste plaisir offre une qualité de rasage irréprochable. Peut-être certains d’entre vous ont eu la chance d’hériter du coupe-chou de votre grand-père ou de votre père et qui, aujourd’hui ont envie de perpétuer ce rituel à la maison. Bien que de nombreux sites proposent des coupe-choux de qualité, il est préférable la première fois de l’acheter chez un barbier qui pourra vous apprendre à vous en servir correctement. Les premières fois, il va falloir vous armer de patiente car entre la préparation de la peau indispensable – « Une barbe bien savonnée est déjà à moitié rasée », dicton des barbiers -, le maniement du « sabre » et l’après-rasage, il est préférable de compter au moins 30 minutes. Pour ceux qui veulent une leçon de rattrapage ou qui se sentent assez assurés pour essayer, voici quelques conseils pour un rasage au coupe-chou dans les règles de l’art :
- Prenez d’abord soin d’affûter la lame afin d’obtenir un tranchant parfait. Pour cela, vous pouvez utiliser un cuir à rasoir, de la pâte à rasoir abrasive ou une pierre de coticule, pierre naturelle des Ardennes qui contient des particules abrasives.
- Tout d’abord, pas question de se précipiter. Commencez par le haut du visage puis descendez tout doucement. Si vous lame est bien affûtée, il n’est pas nécessaire d’appuyer.
- Le secret réside à la fois dans le fait de bien tendre la peau du visage avec votre autre main et de garder un angle de 20 à 30° entre la lame et la peau.
- Comme avec votre rasoir manuel, faites un premier passage dans le sens de pousse du poil, remettez de la mousse et passez la lame dans le sens contraire.
- Pensez à bien ôter la mousse entre chaque passage. Pour cela, plongez-la dans l’eau ou essuyez-la sur un essuie-tout ou un gant de toilette humide. Les mieux équipés utiliseront un essuie-rasoir en caoutchouc ce qui préservera le tranchant de la lame.
- Prêtez une attention toute particulière aux commissures des lèvres et à la base du nez.
L’ENTRETIEN APRES-RASAGE
La durée de vie et la qualité de coupe d’un coupe-chou dépend en grande partie de l’entretien régulier qui en est fait. Voici les petits gestes qui font rendre le coupe chou presque éternel :
- Vérifiez qu’il n’y a pas d’eau à l’intérieur du manche. N’hésitez pas à souffler à l’intérieur si cela est nécessaire.
- Séchez la lame avec un chiffon en microfibres, une serviette de toilette ou du coton.
- Lubrifiez de temps en temps la lame avec une goutte d’huile sur toute sa longueur.
- Rangez-le dans un endroit sec, dans un étui en cuir ou en carton.
CHOISIR SON COUPE-CHOU
Si vous souhaitez utiliser un coupe-choux à lames interchangeables, aussi appelées shavette, les lames Derby sont recommandées pour les débutant car elles tolèrent plus facilement les erreurs. À l’inverse, les lames Feather pardonnent moins mais permettent un rasage plus agréable pour les plus aguerris. Pour les coupe-choux traditionnels, la maison Thiers-Issard est connue pour ses rasoirs de qualité exceptionnelle, mais vous trouverez aussi de très bons produits chez les marques allemandes Dovo, Zwilling et Böker ou encore HartSteel aux États-Unis. Enfin, si vous hésitez encore à franchir le pas, allez faire un tour sur le forum du CoupeChouClub, une communauté de passionnés où vous trouverez de nombreux conseils. Notez toutefois que l’achat d’un coupe-choux est un investissement qui varie entre 120 et 150 € en moyenne, sachant qu’il peut durer des décennies. A long terme, il est plus intéressant qu’un rasoir de grande surface car, même si le coût d’achat est plus élevé, le budget lames est bien moindre.
Alors, qui d’entre vous va oser franchir le pas ?