Le 16 mars 2015
Synopsis :
Mai 1915…
Sur une île de l’archipel des Scilly, un pêcheur et son fils découvrent une jeune fille blessée et hagarde, à moitié morte de faim et de soif. Elle ne parvient à prononcer qu’un seul mot : Lucy. D’où vient-elle ? Est-elle une sirène ou plutôt, comme le laisse entendre la rumeur, une espionne au service des allemands ?
De l’autre côté de l’Atlantique, le Lusitania, l’un des plus rapides et splendides paquebots de son temps, quitte le port de New-York. A son bord, la jeune Merry, accompagnée de sa mère, s’apprête à rejoindre son père blessé sur le front et hospitalisé en Angleterre…
L’histoire tragique du Lusitania, le « Titanic anglais », torpillé par les allemands en mai 1915.
- 448 pages -
Les premières lignes :
Nous venons tous de quelque part. Moi, d’une certaine façon, je ne viens de nulle part. Laissez-moi m’expliquer. Ma Grand-mère a simplement surgi de la mer, il y a longtemps, comme une sirène, sauf qu’elle a deux jambes et pas de queue de poisson. Elle devait avoir une douzaine d’années à l’époque, mais personne n’en était sûr, car aucun signe n’indiquait qui elle était, ni l’endroit d’où elle venait.
Mon avis :
J’ai eu la chance de recevoir ce livre il y a une grosse semaine, en avant-première dans ma boite aux lettres. Je ne connaissais l’auteur que par l’un de ses premiers romans, Cheval de Guerre, qui a été adapté il y a peu au cinéma par Clint Eastwood.
Quand j’ai lu le synopsis, j’étais presque certaine que j’allais apprécié cette lecture, et je ne me suis pas trompée. En plus, même si de mon côté j’ai reçu les Epreuves non corrigées, vous pouvez voir au-dessus la couverture définitive, je la trouve superbe, et elle illustre parfaitement l’histoire.
L’action se déroule presque exclusivement dans l’archipel des Iles Scilly, au large de l’Irlande. Nous y suivons tout d’abord, Jim qui est parti à la pêche pour ramener du poisson à sa femme Mary. Il est accompagné par son fils Alfie, un jeune garçon qui sèche l’école malgré l’interdiction de sa mère. La pêche n’est pas bonne ce jour-là. Jim et Alfie s’éloignent donc un peu plus que d’habitude et vont pécher près de l’Ile de St Helen. Jim n’aime pas trop s’approcher de cet endroit. Il y a longtemps cette île abritait un hospice, qui était plutôt un mouroir. Depuis, on dit cette île maudite et hantée. Mais Alfie entend des pleures et des gémissements, il arrive donc à persuader son père qu’il y a quelqu’un en danger, et ils y découvriront une jeune fille, blessée et presque mourante.
Qui est-elle ? Et comment est-elle arrivée là ?
La jeune fille ne parle pas, le seul mot qu’elle a prononcé jusque là, c’est Lucy, alors tout le monde pense qu’il s’agit de son prénom. Lucy est alors recueilli par la famille d’Alfie. Mais voilà, le cousin de Mary a retrouvé sur l’Ile St Helen, une couverture allemande, et en temps de guerre, la théorie du complot n’est jamais très loin. Mary demande à son cousin de tenir sa langue, mais pour combien de temps. Lucy reste donc un mystère pour les habitants, alors les scénarios les plus abracadabrants commencent alors à fleurir dans leur imaginaire.
Lucy met énormément de temps à se remettre, mais même quand elle commence à aller mieux, elle ne parle toujours pas. Est-ce parce qu’elle est allemande et qu’elle ne comprend pas l’anglais ?
A partir de la page 80 environ, nous retournons quelques mois en arrière à New York ou nous suivons une jeune fille Merry et sa mère. Elles reçoivent une lettre du père de Merry qui est parti combattre en Europe. En effet si les Etats-Unis ne sont pas encore rentrés dans le conflit, le Canada, lui, a déjà envoyé des soldats. Le père de Merry est canadien, et il a souhaité partir pour défendre ses convictions. Ce dernier leur écrit depuis un hôpital britannique, il a été blessé à l’épaule, mais rien de grave heureusement. Merry et sa mère décident d’embarquer à partir du Lusitania pour la Grande Bretagne.
Nous allons donc suivre les histoires en parallèle, celle de Merry aux Etats-Unis puis à bord du Lusitania, et enfin celle de Lucy qui réapprend à vivre et tisse une amitié très forte avec Alfie.
Alors si pour un adulte, on comprend de suite le lien entre les deux histoires, cela ne sera peut-être pas le cas pour un lecteur plus jeune et c’est tant mieux, . Personnellement ça ne m’a pas vraiment dérangé. J’ai beaucoup aimé ce roman, il est très bien écrit, le contexte historique est bien retransmis même si en tant qu’adulte j’aurais aimé qu’il soit un peu plus développé, mais n’oublions pas qu’il s’agit d’un roman qui s’adresse avant tout aux plus jeunes.
Alfie et Lucy sont deux personnages très intéressants et attachants. J’ai aimé découvrir la vie simple qu’ils mènent dans les Iles Scilly. J’ai par contre détesté le directeur de l’école où ils doivent se rendre chaque jour par bateau. Il s’agit d’un homme qui exerce son pouvoir à outrance sur les enfants. A cette époque les coups de règles étaient distribués à tout-va, et ce directeur en profite un maximum pour malmener les gamins qui osaient se rebeller contre son autorité.
En bref, un roman au contexte historique intéressant qui plaira aux plus jeunes comme aux plus grands. Je vous le conseille.
Je remercie chaleureusement « On lit plus fort » et les Editions Gallimard Jeunesse, pour leur confiance.
Ce roman sera disponible dès le 17 avril 2015 dans toutes les librairies.