Si les salarié-e-s se suicidaient, cela faciliterait la vie du patronat, surtout en période de réduction des effectifs. Vous ne pensez pas ?
La méthode a été expérimentée à maintes reprises. Le droit en vigueur ne l'autorise pas encore, c'est pourquoi le patronat ne l'avoue pas.
Pour autant, il use de divers procédés à l'encontre des salarié-e-s pour atteindre ce résultat : intensification du travail, alourdissement des charges de travail, heures supplémentaires, pressions diverses dont harcèlement moral, objectifs irréalistes, notations à la tête du client, changements de postes arbitraires, présentéisme et malheur à celle ou celui qui ne donne pas de sa force de travail gratuitement à l'entreprise, etc.
Comme à Orange ou à France Télécom, et chez sa sœur siamoise, La Poste. D'ailleurs autrefois, ces deux entités étaient regroupées sous le sigle des PTT. Mais, nos amis socialistes ont décidé de les séparer parce que ce n'était pas moderne au motif que leurs activités différaient, mais surtout pour les privatiser ensuite. Et aujourd'hui, La Poste vend des abonnements téléphoniques et des smartphones. Absurde, me répondrez-vous. Erreur, c'est moderne, ça fait plus de concurrence !
Et, dans un contexte concurrentiel, il faut être compétitif. Je traduis : licencier pour offrir de bigs balèzes énormes bonus aux dirigeants et de confortables dividendes aux actionnaires. Le projet industriel, ils s'en moquent. Le PDG entreprend tout pour faire grimper les actions avant de se tirer avec une retraite dorée ou un parachute en or. Quant aux actionnaires, d'un simple clic de souris, ils peuvent vendre et empocher de jolis bénéfices...
Tiens, à propos de bonus, de licenciements et de suicides, il y a SANOFI.
Une entreprise très rentable.
Un secteur porteur.
Sauf que l'entreprise n'est plus dans une logique pérenne et industrielle, mais purement financière.
Ainsi, SANOFI se débarrasse de son personnel - plusieurs milliers de salariés - pour faire des "économies" qui se chiffrent en milliards d'euros : fermetures de sites, regroupements des personnels, licenciements, incitations aux départs volontaires, etc. Parfois, avec l'aide précieuse de la direction de la CFDT...
Pour résister à la concurrence ?
NON. Pour augmenter les dividendes de ses actionnaires :
« Compte tenu de son engagement à créer de la valeur pour ses actionnaires et de l’amélioration de ses perspectives, Sanofi a décidé d’augmenter progressivement le taux de distribution du résultat net des activités sous forme de dividende à 50 % en 2014 (…), comparé à 35 % en 2010. »
En fin février dernier, SANOFI annonçait que son nouveau patron empochait un bonus de 2 millions d'euros en guise de bienvenue, et 2 supplémentaires l'année prochaine. Et, 15 jours plus tard, un cadre de SANOFI se suicidait sur son lieu de travail ! Il était directement impacté par une réorganisation décidée d'en haut...
Et, que fait le gouvernement "socialiste" contre ce genre de patronat ?
Il l'encourage !
L'Etat a donné à SANOFI 125,7 millions d’euros pour le crédit d’impôt recherche et 11,2 millions pour le CICE en 2013 malgré la destruction de 4800 emplois !