L’été dernier a été une période assez sombre pour moi. Professionnellement, je n’étais pas où je voulais être. J’habitais seule, dans une ville où je n’avais pas envie d’être. Et émotionnellement, j’étais scrap.
J’ai été en relation pas mal tout le temps depuis que j’ai comme 14 ans (je vais avoir 27, pour vous situer). Je me disais toujours que si je n’essayais pas, si je ne laissais pas la chance à une relation de fonctionner, ben je ne saurai jamais. J’avais peur de manquer celui qui serait « l’homme de ma vie ». Cette peur de passer à côté de quelque chose m’a causé bien des ruptures, bien des remises en question et bien des relations douteuses.
Mon entourage m’a souvent dit que je changeais de style, selon la personne avec qui j’étais. C’est frustrant à se faire dire. Sur le coup, je me défendais, blessée et fâchée. Avec du recul, c’était vrai dans certains cas, surtout quand j’étais plus jeune.
J’ai essayé les relations à distance, j’ai été avec des gars avec qui je n’avais pratiquement rien en commun. Que je n’apprenais pas assez à connaître avant de me lancer (mais en même temps, c’est souvent après quelques mois de relations qu’on voit finalement la vraie nature des gens). Des gars avec qui j’essayais désespérément de me trouver des intérêts communs, pour prouver au monde entier que ça fonctionnait. Des gars avec qui je tolérais parfois beaucoup de trop de choses, qui te scrappent un peu de l’intérieur. Qui te font sentir conne.
Puis, je finissais toujours par revenir à mes sens et à arrêter ça. « Casser » avec quelqu’un, je l’ai fait souvent.
L’été passé, j’avais atteint mon quota de relations qui chient. J’étais vraiment à boutte. Je ne voulais plus rien savoir de personne. Je voulais l’ostie de paix. Ne m’approchez pas, laissez-moi tranquille. Je suis à boutte d’essayer. Ça ne me tente plus.
J’étais en pleine démarche pour partir vivre à l’autre bout du monde. Moi qui a normalement la confiance dans le tapis, j’étais vraiment à mon plus bas.
Vous savez ce qu’on dit… quand on arrêter d’espérer, c’est là que ça nous frappe en plein face. (Ce n’est probablement la citation officielle, mais vous comprenez mon point.)
Et c’est ce qui m’est arrivée.
Alors que je n’espérais plus rien et était complètement fermée à rencontrer quelqu’un, c’est exactement ce qui est arrivé. Et comble de l’ironie, il était dans la même situation que moi. Il se résignait à ne jamais rencontrer personne et à finir vieux garçon. Oh qu’on a eu une belle surprise!
Je vous partage ça aujourd’hui parce que ça fait plusieurs personnes que je rencontre qui commencent vraiment à désespérer. Qui vont avec la mauvaise personne, en toute conscience, par peur d’être seule.
On vieillit. Les grosses étapes (fonder une famille, mariage, etc.) se rapprochent à vitesse grand V. C’est normal de prendre peur quand on est seule à 26, 27, 28, 30 ans… Mais s’il-vous-plait, ne désespérez pas.
La bonne personne s’en vient, je vous le jure. Quand je ne l’attendais plus, elle est arrivée, tout naturellement.
J’étais demoiselle d’honneur au mariage de ma cousine. Il était garçon d’honneur, puisque le marié était son frère. Jamais, ils n’ont pensé à nous présenter. Même qu’ils voulaient le présenter à quelqu’un d’autre. Puis on s’est jasé, on a dansé comme des crétins toute la soirée. Quand on a eu notre première date officielle, quelques jours plus tard, c’est comme si on se connaissait depuis toujours. C’était simple, naturel, doux. Je ne sais même pas si ça a pris 15 jours avant qu’on emménage ensemble. (Ben, que j’apporte mon chat et assez de linge pour vivre là pour toujours. Les meubles ont suivi 2 mois plus tard).
Tout le monde capotait, ça va beaucoup trop vite. Mais nous, on savait. On savait qu’on avait rencontré LA personne. Celle qui est comme nous, mais nous complète tout à la fois. Qui pense comme nous, mais qui nous challenge. Qui nous fait donner le meilleur de nous-même, qui fait qu’on veut être une bonne personne. Celle avec qui on peut discuter de tout, tout, tout, sans peur d’être jugé ou mal compris. Celle avec qui on peut être complètement folle et qui embarque dans nos niaiseries. Celle avec qui on se chicane, mais avec qui on règle ça facilement. Celle avec qui tout est simple. Celle avec qui on forme une équipe. Celle qui devient meilleur ami, amant, père de ses (futurs) enfants.
J’ai rencontré Jeff quand je ne l’attendais plus.
Et je sais que ça va vous arriver aussi.
Soyez fière de qui vous êtes. Ne changez pas pour plaire à quelqu’un. N’ayez pas peur d’être seule. Clamez haut et fort votre personnalité, vos ambitions, votre caractère. Vous êtes géniale. Et la personne qui vous aimera pour exactement qui vous êtes est juste là. Elle existe. Elle vous cherche et vous attend.