Critique Ciné : Night Run, courir toute la nuit

Publié le 15 mars 2015 par Delromainzika @cabreakingnews

Night Run // De Jaume Collet-Serra. Avec Liam Neeson et Ed Harris.


Night Run n’est pas le polar le plus original du monde, surtout qu’il donne l’impression que Liam Neeson n’a de cesse d’incarner les mêmes rôles et pourtant, cela fonctionne. Brad Ingelsby (Les Brasiers de la Colère) revient donc avec un film plus ou moins le même dans le sens où dans Les Brasiers de la Colère c’est un frère qui venge son propre frère, alors qu’ici c’est un père qui tente de protéger son fils d’un père qui veut venger la mort du sien. Liam Neeson retrouve alors Jaume Collet-Serra après Non-Stop l’an dernier et Sans identité (2011), avec les mêmes effets de style et visuels. Ce n’est pas une mauvaise chose que ces deux se retrouvent encore au cinéma car globalement ils arrivent à nous fournir en thrillers potables et divertissants. Night Run n’échappe pas à la règle du bon divertissement. La mise en place est sombre et l’on doit surtout cela au script de Brad Ingelsby qui a bien compris la ville de New York et qui s’en sert de façon très intelligente. Les lieux utilisés sont choisis avec soin et cela se ressent, que cela soit le Madison Square Garden ou encore les rues les plus sombres, le film n’a de cesse de nous plonger dans son univers avec un entrain tout particulier.

À Brooklyn, Jimmy Conlon, mafieux et tueur à gages qu'on surnommait autrefois le Fossoyeur, n'est pas au mieux de sa forme. Ami de longue date du caïd Shawn Maguire, Jimmy, qui a aujourd'hui 55 ans, est hanté par ses crimes – et traqué par un inspecteur de police qui, depuis 30 ans, n'a jamais renoncé à l'appréhender. Et ces derniers temps, il semble que le whisky soit le seul réconfort de Jimmy.
Mais lorsqu'il apprend que sa prochaine mission consiste à éliminer Mike, son fils qu'il n'a pas revu depuis des années, Jimmy doit choisir entre la "famille" mafieuse qu'il s'est construite et la vraie famille qu'il a abandonnée il y a bien longtemps. Tandis que Mike est en cavale, Jimmy comprend que pour racheter ses fautes passées, il lui faut sans doute protéger son fils du sort funeste qui l'attend lui-même désormais… Alors qu'il n'est plus en sécurité nulle part, Jimmy ne dispose que d'une seule nuit pour résoudre son conflit de loyautés et s'amender enfin.

L’avantage de Night Run est donc d’être un film qui fonctionne globalement assez bien grâce au bon vouloir d’un scénario qui veut dans un premier temps créer de la compassion dans les deux camps afin de les confronter par la suite de façon étonnante. Car c’est ce qui se passe. Jaume Collet-Serra utilise ses effets visuels encore une fois à bon escient. Ce n’est pas novateur et cela donne parfois l’impression d’être terriblement déjà vu dans des films précédents (notamment Sans identité) mais Liam Neeson, qui a beau enchaîner les rôles similaires, continue de nous offrir des surprises bien à lui. D’ailleurs, je trouve que le casting est lui aussi très bien choisi. Liam Neeson est parfait dans son ancien rôle de fossoyeur, mais Joel Kinnaman (The Killing) est lui aussi excellent dans son rôle de fils qui n’a pas envie de tomber dans les mêmes sales histoires que son père et qui va malheureusement se retrouver au milieu d’une spirale infernale. C’est sans compter sur Ed Harris qui, en père de famille a lui aussi largement de quoi nous séduire et nous amuser. Car je trouve que la prestation d’Ed Harris sent un peu le déjà vu, pas forcément dans le mauvais sens. Au contraire, le fait que parfois cela soit un peu surjoué est une bonne chose.

Car cela participe au bon divertissement qu’est Night Run. Si vous en avez marre de voir Liam Neeson courir pour sauver des membres de sa famille, ce film n’est pas fait pour vous. Mais si vous aimez bien voir la reconversion de cet acteur qui il y a quelques années ne faisait plus grand chose au cinéma, alors allez voir celui-ci qui saura vous ravir comme il se doit. Parfois les films les plus simplistes sont les plus efficaces et je pense que Night Run parvient à plus ou moins nous le démontrer. Vous allez dire que j’ai des goûts grand public et pourtant, j’assume pleinement le fait que j’ai pu vraiment m’amuser et passer un agréable moment. Surtout que le film parvient aussi à avoir une certaine tension dramatique en plus de toute l’action qu’il met en place, de ce côté un peu polar-esque. Il y a des scènes qui font mouche et surprennent (je pense par exemple à la course poursuite au milieu du film que je n’avais pas nécessairement vu venir). C’est sans compter sur la mise en scène sombre comme tout qui parvient à appuyer le côté dramatique de certaines séquences.

Note : 7/10. En bref, un plaisir coupable qui ne change rien au genre mais qui s’avère être diablement efficace.