Invité du Forum des chefs d’entreprises (FCE), l’ancien ministre français de l’Économie, du Redressement productif et du Numérique, Arnaud Montebourg, qui se dit engagé dans la cause de l’alliance franco-algérienne, a réaffirmé la volonté de son pays pour dynamiser l’entreprenariat algéro-français, notamment dans le domaine de l’industrie par des alliances entre les PME/PMI des deux pays.
«Alliance industrielle» est le maître mot de la conférence donnée par M. Montebourg, selon lequel l’Algérie est un marché prometteur, reste à mettre au point des formules souples pour capter le potentiel de développement et de croissance dans les deux sens. Pour lui, l’Algérie est un pôle économique du continent, un grand nœud de communications et se distingue par la diversité de ses infrastructures et qui veut se libérer de la dépendance aux hydrocarbures. Elle dispose d’un marché extraordinaire et d‘une nouvelle génération de jeunes entrepreneurs et des cadres à fort potentiel, notamment parmi ces Algériens établis à l’étranger. «Le désir de booster le partenariat entre l’Algérie et la France n’est pas seulement une décision entre les deux Républiques, mais il est aussi un choix personnel», estime M. Montebourg. «La France et l’Algérie sont deux piliers considérables, d’abord pour l’avenir de la Méditerranée, mais aussi de l’Afrique. Les problèmes que soulèvent les deux parties peuvent être réglés d’égal à égal», confirme l’ancien ministre français de l’Économie. Il soutient qu’établir une alliance industrielle dans ce contexte constitue un des facteurs clés du décollage économique. Le partenariat économique entre les deux pays ne doit pas se limiter qu’aux grands groupes, aux appels d’offres et autres contrats, mais l’esprit d’entreprise doit faire recette, «économies de coûts obligent, les entreprises françaises et algériennes seront certainement amenées à établir des alliances», analyse l’invité du FCE. Une alliance entre des entreprises ou entre des secteurs peut conduire à conquérir des marchés d’ensemble. «L’économie doit se jouer dans les deux sens. Des projets de coproduction et de co-localisation doivent être initiés à travers des grandes et moyennes entreprises algériennes aussi bien pour sauver des emplois en France, que relancer la production industrielle en Algérie», insiste-t-il. «Tous les pays s’y mettent», a-t-il souligné. Il n’a pas manqué de saluer l’implication du FCE dans la réindustrialisation de l’Algérie, constatant même une mutation des esprits et des pratiques, porteuse d’espoir. Dans ce sens, Brahim Benabdeslam, a annoncé que le FCE est sur le point de lancer une grande opération qui s’appelle «Origine Algérie garantie», destinée surtout à faire la promotion de la production nationale, en encourageant à consommer des produits algériens. L’invité du FCE se dit également un fervent défenseur de la co-localisation entre les entreprises des deux pays. «La Coproduction et la co-localisation devraient être au centre du partenariat algéro-français, tant cela permettrait à tirer profit de la manière la plus forte des avantages comparatifs de chacun pour produire des biens en commun. Montebourg évoque à ce titre l’usine Renault à Oran, qui bénéficie aux deux pays, en permettant de créer des emplois ici et sauver des emplois en France». Par ailleurs, il a estimé qu’il est temps de tourner la page du colonialisme dans les têtes et que cela peut se faire à travers la présence d’investisseurs algériens en France. Selon M. Montebourg ces investisseurs n’ont pas à rougir de leurs performances et dans biens des cas ils peuvent contribuer à sauver des emplois en France.
Farid Bouyahia
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