Ce film, auréolé du prix de la photographie au dernier festival de Sundance, porte le titre un peu sybillin de Lilting ou la délicatesse et a pour acteur principal Ben Whishaw, un des acteurs chéri de cette chère Potzina, un acteur qui, jusqu'à présent m'avait laissé un peu froid dans d'autres films (dont "le Parfum", son tout premier rôle), mais dont la prestation toute en subtilité et en nuance m'a fait revoir dare dare ma position.
Si l'intrigue est ténue, le film aborde pas mal de sujets passionnants et complexe avec une vraie subtilité, à travers la mort d'un jeune homme, dont l'amant (Ben Whishaw, donc) va tenter de faire revivre la mémoire auprès de la mère de celle ci, retraitée sino-coréenne cloitrée dans une maison de retraite et qui ne se remet pas du décès de son fils unique.
Le cinéaste anglais Hong Khaou, dont c’est ici le premier long-métrage,mise avant tout sur la grande sensibilité du détail et mise tout, et il a raison sur la rencontre entre Ben Whishaw et une actrice hongkongaise plus habituée aux rôles dans les films de kung fu l'immense Cheng Pei-pei.
Totalement investi, le duo offre de purs instants d’émotion véritable et ils sont parfaitement aidés par des personnages secondaires savoureux, tels que la jeune Vann, l’unique lien linguistique entre Junn et Richard, qui outrepasse parfois son rôle d’interprète ainsi qu'Allan, un camarade de chambrée de la maison de retraite, aux gestes parfois un peu déplacés.
Bref, un très beau film, sensible et drôle parfois, pour une oeuvre d'une bien belle délicatesse (rarement le titre n'a été aussi bien trouvé) , sorti en France dans un anonymat fort regrettable.
Une de ces petites perles que sa sortie en DVD (chez Jour de Fête) devrait permettre de faire découvrir aux amateurs de cinéma intimiste et humaniste pleinement réussi.
LILTING OU LA DELICATESSE - Bande-annonce VO
Suppléments : Interessante interview du réalisateur de 20 mns + bande-annonce.