Ceske Budejovice est une ville de la Bohême du Sud. Elle compte environ 99 000 habitants et est parcourue par la Vltava.
Elle fut fondée en 1265 par le roi Přemysl Otakar II, qui songe à étayer son influence sur la marche Sud de son royaume et vise à contrer l'influence des puissants seigneurs de Rosemberg. Dès 1277, la ville soutient son premier siège de la part de ces derniers. Mais la ville, dont les murailles ne sont pas encore achevées, résiste et sort victorieuse. En 1308, c'est au tour d'Albert de Habsbourg d'être repoussé aux pieds des murs de Budejovice.
Durant les guerres hussites (Jan Hus est un réformateur protestant), la ville se range pourtant aux côtés des Rosemberg pour soutenir le combat de l'empereur Sigismond contre l'hérésie ; le commerce de la ville se réoriente vers l'Autriche au Sud ainsi que ses allégeances politiques : en 1468, elle reconnait comme son suzerain Mathias Corvin, roi de Hongrie.
Pendant la Renaissance, la ville connait un développement sans précédent (en raison de la présence de mines d’argent, du commerce du sel, du drap, de poissons et des bénéfices du brassage de la bière). Mais au XVIIe siècle, elle affronte à nouveau des temps moins cléments avec les débuts de la guerre de Trente Ans. En 1611, elle sert de base aux Pasovecs, lors de la fronde parlementaire tchèque, puis prend fait et cause pour les Habsbourg. En 1618, les armées impériales de Charles-Bonaventure de Buquoy entrent dans la ville mais sont repoussées par l’armée parlementaire tchèque. Au printemps 1619, Buquoy défait les armées parlementaires tchèques lors de la bataille de Záblatí. La ville profite de la situation pour convaincre Buquoy d’attaquer Rudolfov, sa vieille rivale et concurrente qui avait par ailleurs soutenu les protestants. Ce n’est pas un but prioritaire pour le maréchal impérial mais une solde versée en or le convainc et la ville de Rudolfov est rasée... Le reste de la guerre de Trente Ans épargne la ville et même lui est bénéfique puisque certaines administrations impériales y sont transférées depuis Prague, en particulier la garde des très symboliques joyaux de la Couronne tchèque.
Au XVIIIe siècle, la ville, que les Habsbourg appellent Budweis, est au centre des combats de la première (1740 - 1742) et deuxième (1744 -1745) guerres de Succession d'Autriche. Elle est successivement occupée par Charles-Albert de Saxe, par les armées autrichiennes, puis françaises et enfin prussiennes.
Jusqu'en 1918, la ville fait partie de la monarchie autrichienne (empire d'Autriche), puis Autriche-Hongrie (Cisleithanie après le compromis de 1867).
Au début du XXe siècle, la ville devient un centre régional d’importance en particulier grâce au chemin de fer. Avec la déclaration de la République Tchécoslovaque, la ville perd son nom allemand (Budweis) et acquiert son appellation tchèque actuelle. Elle est à nouveau débaptisée avec l’occupation par la Wehrmacht (le 15 mars 1939) et l’instauration du protectorat qui dissout le conseil municipal (tchèque) pour y nommer des Allemands. En mars 1945, la ville subit deux bombardements alliés qui causent des destructions massives et des pertes civiles. En mai de la même année, les troupes allemandes quittent la ville sans combattre et la laissent aux mains des troupes russes. Elle perd 7500 habitants allemands soit 16 % de sa population.
Après la période tchécoslovaque, la république tchèque retrouve sa liberté en 1989.
La ville est le siège d'une importante brasserie, Budweiser qui exporte dans le monde entier et tient tête au géant américain de l'agro-alimentaire, Anheuser-Busch, qui utilise son nom sans autorisation ; c'est le plus ancien conflit commercial encore irrésolu à ce jour.
L'Université de Bohême du Sud a été fondée en 1991.
La vieille ville, avec son plan quadrillé autour d'une place centrale, typique des bastides moyen-âgeuses, a conservé des monuments médiévaux, renaissance et baroque.
Visitée en 2008
D'après Wikipédia