Parmi les femmes atteintes d’obésité, celles qui devraient perdre le plus de poids sont aussi les plus désinhibées, à la fois sur leurs habitudes alimentaires et leur apparence et sont donc, pour ces raisons psychologiques, celles qui ont » le moins » de chance d’en perdre. Cette étude, présentée à ENDO 2015, la réunion annuelle de l’Endocrine Society (San Diego) révèle la relation étroite entre cette désinhibition et les troubles métaboliques.
Ainsi, les femmes obèses les moins susceptibles de perdre du poids sont également celles qui ont le plus besoin d’en perdre, résume le Dr Julia Passyn Dunn, de l’École de médecine de l’Université Vanderbilt à Nashville. De même, les femmes qui ont le comportement alimentaire le plus déréglé ont aussi les surpoids les plus élevés.
Pour déterminer l’association entre la désinhibition et le phénotype métabolique ou l’obésité, l’équipe a mené cette étude avec 17 femmes, atteintes d’obésité mais non-diabétiques âgées en moyenne de 30 ans. 8 femmes avaient un faible degré de désinhibition et 9 une forte désinhibition. Les deux groupes avaient globalement le même IMC, le même poids, les mêmes masses grasse et musculaire. Les participantes ont renseigné, à partir du questionnaire Three Factor Eating Questionnaire (TFEQ) les caractéristiques de leur comportement alimentaire, à partir de l’échelle Binge Eating Scale (BES) leur propensions aux fringales ou à la boulimie et, à partir du Beck Depression Inventory-II (BDI-II) leurs éventuels symptômes de dépression. Enfin, la sensibilité à l’insuline, les niveaux de leptine et de ghréline ont été mesurés. L’analyse montre que,
· si les scores de retenue alimentaire (TFEQ) sont globalement similaires, les scores de faim sont bien plus élevés chez les femmes ayant des niveaux élevés de désinhibition,
· les scores BES s’avèrent similaires dans les deux groupes,
· les scores BDI-II sont plus élevés dans le groupe à forte désinhibition.
· Une forte désinhibition est associée à une résistance 2 fois plus élevée à l’insuline.
Les moins bons résultats de perte de poids chez les femmes très désinhibées peuvent s’expliquer par une moins bonne signalisation de l’insuline, et, fréquemment par des symptômes de dépression. Ainsi, chez ces personnes souffrant d’obésité, de nombreuses caractéristiques comportementales et métaboliques vont influer sur la capacité à perdre du poids. La désinhibition en fait partie et prédit une mauvaise réponse aux interventions de perte de poids.
Source: ENDO 2015 via Eurekalert (AAAS) Obese females who are most unlikely to lose weight are most in need of losing it
Plus de 50 études surl’Obésité
Accéder à nos dossiers- Pour y accéder, vous devez être inscritet vous identifier
Troubles du comportement alimentaire