Noble attitude que celle adoptée par le monde entier aujourd'hui, à l'égard de nos sœurs, épouses et mères. En effet, il convient de marquer une pause pour scruter la situation de la femme dans le monde et lui faire un clin d'œil amical ce jour.
Que devons nous entendre par violence faite aux femmes ? Serait-il simplement question des dames battues par leurs forcenés de conjoints et maris ?
La thématique englobe un champ sémantique et contextuel plus varié. La violence n'étant pas que physique, il serait erroné d'intégrer uniquement la charge physique résultant en coups et blessures. Nous citerons pêle-mêle :
La violence contre les femmes à l'échelle étatique et le non-respect de la nécessaire parité dans l'occupation des postes dans l'administration publique et privée. La phobie du congé de maternité et droits y afférents, et la discrimination en faveur de l'homme dans les différents recrutements.
La violence idéologique et le confinement de la femme dans le rôle d'épouse et de mère, de subalterne à l'homme. Sans être forcément féministe, il convient de décrier ce penchant qu'ont souvent les religions et certaines idéologies à marginaliser la femme, dressant le lit aux interprétations des illuminés en tous genres.
La violence héritée de la coutume et des traditions et la mauvaise perception du rôle de la femme au sein des foyers, des familles et des sociétés. Ici se justifient les mutilations et autres sévices censés pétrir son âme de vertu, à l'exemple de l'excision.
Dans ce cas de figure également, des normes sociales trop rigides, et notamment la mauvaise appréciation du statut des femmes vivant seules ou divorcées, militent en faveur d'une certaine compromission " du mari voulu à tout prix ", ainsi que de la sévère loi du silence enrobant par la suite toutes formes de brutalité, fussent-elles verbale ou physique. Ici également se dépeint un pan de la violence idéologique, des fausses prophéties alliant la côte de Landry à Sylvain, et vice-versa. Par la suite, des individus hommes et femmes abusés, tombent dans une spirale de violence qui peut malheureusement résulter en homicide volontaire ou involontaire.
Les jugements à deux mesures ou la justice à double vitesse, l'idéologie a un impact certain, quand en termes de condamnation, la peine est toujours plus lourde pour la femme. Le témoignage d'un homme valant celui de deux femmes. La lapidation de la femme en cas d'adultère. Peut-on forniquer ou commettre l'adultère toute seule ? La condamnation à mort de femmes, dans des cas où la sentence serait moins sévère pour l'homme. La virginité avant le mariage, quand on se fiche pas mal de savoir si le promis est puceau. La polygamie et ses effets pervers, tandis que les appels à la polyandrie paraissent d'une incongruité sans mesure.
Il est à souhaiter que les Etats, les gouvernants, les religieux et les familles prennent davantage conscience de la situation de la femme, du nécessaire besoin de lui assurer un cadre propice à son épanouissement en tant que citoyenne, dévote, épouse, fille sœur ou mère.
Unissons nos voix ce jour pour réclamer la libération de notre sœur pakistanaise Asia BIBI, dont la condamnation à mort paraît chaque jour plus imminente. Salut fraternel à toutes nos sœurs et amies dans le monde !
Félicité Annick Foungbé