Jon Favreau, papa d’Iron Man premier et second du nom, a su sublimer un domaine ayant un peu trop le vent en poupe : la gastronomie, à la fois en tant que chef d’un grand restaurant dont le patron Dustin Hoffman se borgne à rester coincer dans ses valeurs sûres, par crainte de perdre sa clientèle chérie. Mettant à l’honneur de grands plats d’inspiration française (le restaurant s’appelle Gauloises en français dans le texte), ainsi que le savoir-faire que cela implique. Ainsi, on constate que Carl Casper (interprété par Favreau) se sent bloqué dans sa passion, sa créativité par un patron ancré dans ses vieilles habitudes. Que l’on soit chef, peintre, écrivain ou que l’on fasse un tout autre métier, ne pas être libre de s’exprimer entraîne non seulement une dégradation dans le travail, mais provoque également des dégâts sur la vie personnelle.
De l’autre côté, il y a ce goût de se laisser tenter par l’aventure (surmonté d’une pointe de peur bien sûr, ça donne du piquant), de revenir aux bases tout en les sublimant, pour faire de la simplicité un bonheur logé dans un morceau bien croquant de sandwich cubain. Qui dit retour aux valeurs profondes, dit aussi association avec les notions familiales. Jon Favreau a très bien compris (comme tous les amoureux de bonne cuisine), que la nourriture rassemble et peut parfois réconcilier. Elle est synonyme de partage et de réconfort, deux idées importantes dans la vie et retranscrites avec sagesse dans #Chef.
En fait, #Chef c’est une histoire d’amour entre un homme et la cuisine, mettant à jour tout le potentiel qui réside dans cette dernière, dans les différents niveaux d’émotions qu’elle procure. La cuisine est avant tout don de soi, s’ouvrir aux bonheurs simples parfois, s’aventurer dans des curiosités et dans des expériences inédites. Mais qu’est-ce qu’un #Chef sans des amis, une famille pour l’aider à évoluer, à se surpasser et à faire face à ses craintes ?
Vous l’aurez compris, Jon Favreau m’avait déjà piégé avec Iron Man et il m’a littéralement laissé sur le carreau (ou ma faim) avec #Chef.
Mon conseil : que vous soyez entre potes, en famille ou avec votre tendre moitié lorsque vous verrez ce film, n’oubliez pas de réserver une table dans un restaurant après votre séance, car vous allez avoir faim (paroles de scout) et vous aurez envie de partager vos idées sur le film. Et quoi de mieux qu’un bon repas ?!
Bonus :
- Commentaire du scénariste/réalisateur Jon Favreau et du chef cuisinier/coproducteur Roy Choi : les commentaires sont particulièrement intéressants, certaines recettes sont révélées et on comprend la liberté qu’a eu Jon Favreau en réalisant un film indépendant à contrario d’un gros film de studio.
- Scènes supplémentaires et étendues (10 minutes) : 7 scènes. En soi, elles n’apportent rien de plus.
- À l’intérieur du camion (8 minutes) : petit making of sur la formation enseignée par le chef Roy Choi à Jon Favreau pour qu’il puisse ressentir réellement ce qu’être un chef et pas seulement le mimer. Recette de fruits rouges à la crème. On apprend la différence entre la nourriture sur un tournage lambda et celle du film (je vous conseille de fermer les yeux sur cette partie, ça donne très faim).
J’aurais aimé la recette du sandwich cubain par Jon Favreau par exemple (ou d’autres recettes), ou un plan des restaurants du film ou ce merveilleux endroit où l’on peut manger une viande cuite lentement au barbecue durant une nuit (même si tout est révélé dans les commentaires). Un peu plus de fantaisie en somme, un bêtisier et plus de contenu.
En vidéo depuis le 11 mars.