Baptisée "Bloc de salut national", cette coalition a indiqué dans un communiqué qu'elle entendait restaurer l'autorité de l'Etat, "empêcher l'effondrement de l'armée et des forces de sécurité, et les reconstruire".
Elle a critiqué les mesures "illégitimes" prises par les Houthis, en référence notamment à la dissolution du Parlement en février, et rejeté "la transformation de l'Etat en milices".
Cette alliance hétéroclite comprend certains des principaux partis politiques yéménites, comme Al-Islah, proche de la confrérie des Frères musulmans, le parti nassérien (panarabe), Al-Rashad (islamiste) ainsi que des groupes membres du Mouvement sudiste, qui plaide pour l'autonomie du Sud du pays.
Des membres sudistes du Congrès populaire général (CPG), principal parti du pays, font également partie de cette coalition. Il s'agit de ceux qui avaient protesté contre l'éviction du parti en novembre du président du Yémen, Abd Rabbo Mansour Hadi.
Le CPG est dirigé par l'ex-président de la République Ali Abdallah Saleh, délogé par une révolte populaire en 2012 et que M. Hadi -originaire du sud- accuse désormais de collusion avec les miliciens chiites, originaires du nord comme M. Saleh.
Les Houthis, entrés à Sanaa en septembre, ont pris le pouvoir dans la capitale début 2015 en forçant le gouvernement et le président à la démission puis en dissolvant le Parlement et en décrétant la création de nouvelles institutions.
Leur volonté d'étendre leur emprise sur tout le pays se heurte à l'hostilité des factions politiques yéménites ainsi qu'à celle des extrémistes d'el-Qaëda, bien implantés dans ce pays pauvre de la péninsule arabique, et de tribus sunnites.
Après avoir passé un mois en résidence surveillée à Sanaa, M. Hadi s'est échappé et a trouvé refuge à Aden, principale ville du sud devenue la capitale provisoire du pays. Il est considéré par l'Onu comme le "président légitime" du Yémen.
Les monarchies sunnites du Golfe soupçonnent les Houthis d'être manipulés par l'Iran chiite.
Samedi, un groupe de Houthis a attaqué le bureau d'une organisation humanitaire, Siraj Development, a indiqué à l'AFP Najla al-Zamari, un des responsables de cette association. Selon lui, les hommes armés ont détruit des ordinateurs et accusé le personnel de "collaboration avec des pays étrangers", d'activité "immorale" et d'autoriser la "mixité".
Source : Lorientlejour