Force est de constater que les blogs renouvellent la théorie du "two step flow" puisque je prends d'abord connaissance du commentaire avant de lire la source commentée. Il y a fort à parier que le commentaire aura plus d'influence sur moi que la source (et dans le cas précis, c'est on ne peut plus vrai puisque je suis plus en accord avec le billet de CH sur son blog qu'avec Salin dans son article). Les bloggers sont autant de micro-leaders d'opinion, s'ils font bien leur job.P. Salin pointe un problème récurrent : la confusion entre régulation et règlementation. La régulation c'est un processus complexe qui permet à un système économique et social d'être pérenne, de se reproduire dans le temps. En clair, la régulation c'est la capacité à stabiliser une économie, ou bien quand celle-ci est en crise, c'est la capacité à dépasser celle-ci. La réglementation c'est tout simplement le fait de fixer des règles. Pourquoi y a-t-il aussi souvent confusion entre deux termes qui ne veulent pas dire la même chose ?
Des notions différentes mais liées
Si régulation et réglementation n'ont pas la même signification, les deux notions sont néanmoins liées. Ainsi on peut penser que la réglementation permet la régulation : Keynes par exemple prônait l'intervention de l'État comme agent de régulation de l'économie de marché. A l'inverse, Hayek défendait la déréglementation la plus totale pour laisser le marché faire cavalier seul. Pour l'économiste autrichien seul un marché libéré de toute entrave est capable d'assurer la régulation des systèmes économiques.
Histoire de faux-amis
Mais la confusion provient également et surtout de la mauvaise traduction des termes anglais "regulation" et "deregulation" qui veulent dire en français... règlementation et dérèglementation. On a vite fait de tomber dans le panneau. Et pourtant, pour les économistes libéraux (et ultralibéraux comme P. Salin), régulation n'est certainement pas synonyme de "regulation" !>>Laisser votre commentaire !