Il y a une semaine, le 8 mars, c’était la journée de la femme.
J’avais concocté un petit poème en son honneur (à la femme, pas à la journée, quoiqu’elles fussent liées, en l’occurrence).
Je cherchais une chute alors j’ai ajourné la sortie de l’œuvre.
Ça tombe bien ; la poésie a comme thématique « l’ajourné »
Donc petit hommage à l’ajourné de la femme, amoureux transi, jaloux invétéré, expert en manigances au goût de rancœur et éternel sujet de roman qui nourrit notre littérature…
L’ajourné de la femme Est un être maudit Qui voit mourir sa flamme Et s’éloigner le lit…
Il caresse l’espoir A défaut d’autres choses Et nourrit sa mémoire D’utopie d’eau de rose
L’ajourné de la femme Se repaît d’onanisme Qu’il jugera infâme En son évangélisme
Il écrit maladroit Des poèmes transis Les vers en désarroi S’ouvrent aux railleries.
L’ajourné de la femme Dans le blanc de ses nuits Cherche en vain les sésames De conquêtes fleuries
Il ressasse l’aigreur De tout évincement L’inanité des fleurs D’un vieux soir, sur un banc
Il fréquente les bars Et boit assidument Bat le pauvre clébard En guise de calmant…
L’ajourné de la femme Est un être égaré Dans la nuit de son drame Sous la lune glacée
Il s’accroche au rideau D’un théâtre qui meurt Sous le poids du fardeau Des errances du cœur.
Il meurt de jalousie Au gré de filatures Et son âme trahie Se peint de salissures
Il ressasse et ressasse Et puis ressasse encore Modelant sa menace En promesse de mort
Il se la donnera Au dernier des chemins Ou la lui dédiera En sublime assassin
L’ajourné de la femme Est un être nanti D'Éternels mélodrames Qui nourrissent l’écrit…