Le cannabis (ou » l’herbe « ), comme toute plante portant du pollen, est un allergène capable de provoquer des réactions allergiques. C’est ce que révèle cette recherche qui décrypte pour la première fois ce processus allergène. Les conclusions, présentées dans la revue Annals of Allergy, Asthma and Immunology veulent sensibiliser aux réactions allergiques possibles, jusque-là jamais imaginées par les consommateurs.
L’allergie au cannabis est pourtant considéré comme rare. Cannabis sativa est une plante à cycle annuel de la famille Cannabaceae qui pollinise pendant les mois d’été. Différentes parties de cette plante sont utilisées à des fins commerciales et récréatives. Les composés cannabinoïdes psychoactifs, principalement Δ9-tétrahydrocannabinol (THC), sont aussi présents dans les fleurs et, dans une moindre mesure, dans les feuilles, les tiges et les graines de la plante.
Ce risque allergique est ici illustré par des rapports de cas d’allergie, d’hypersensibilité et même l’anaphylaxie (réaction allergique sévère) au cannabis, dans ses diverses formes. L’article fait état du tout premier rapport de cas en 1971, chez une femme de 29 ans, qui connut un choc anaphylactique. Les auteurs citent également des études démontrant, par test allergique, une réponse immunologique au THC. Depuis, de multiples rapports de cas ont confirmé ce risque, que ce soit via exposition par inhalation, ingestion et même par contact cutané.
· Entre autres choses, le pollen de cannabis ou de l’exposition à la fumée du cannabis peut aussi entraîner des symptômes documentés, de rhinite allergique, type rhume des foins, de conjonctivite et d’asthme. Un asthme allergique déclenché par l’exposition saisonnière ou professionnelle au cannabis a également été documenté.
· Enfin, ce type d’allergie peut être associé à des anticorps immunoglobulines E (IgE) qui répondent, non pas au THC mais à des protéines spécifiques de C. sativa, dont certaines ont déjà été identifiées, précisément, à l’occasion d’études de cas cités par cette étude.
Ainsi, si le statut juridique du cannabis est un obstacle certain à la signalisation et donc au diagnostic et à l’étude de ce type de cas, cet examen, original permet de sensibiliser à ce risque peu connu du cannabis. Cela sous-entend aussi une sous-déclaration de ces réactions, qui pourraient s’avérer plus fréquentes avec la tendance croissante à la légalisation.
Enfin, comme en cas d’allergie, avec d’autres allergènes, les auteurs recommandent…l’évitement.
Source: Annals of Allergy, Asthma and Immunology February 10, 2012 DOI: 10.1016/j.anai.2012.01.008 Hypersensitivity reactions to marijuana
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