Des métabolites musculaires libérés lors de la pratique d’un exercice musculaire et qui activent des voies neurales spécifiques particulièrement sensibles chez les patients atteints du syndrome de fatigue chronique (SFC), c’est le mécanisme décrypté par des chercheurs de l’University of Florida (UF). Une découverte qui contribue à la compréhension de l’épuisement des patients atteints deSFC même lors des activités quotidiennes les plus courantes et qui révèle de nouvelles cibles, ces voies nerveuses trop efficaces qui transmettent la sensation de fatigue au cerveau.
Le syndrome de fatigue chronique qui se caractérise, logiquement, par une extrême fatigue chronique est fréquemment associé à de nombreuses autres maladies, ce qui contribue à rendre son diagnostic très complexe. Sa prévalence estimée entre 0,1 et 0,3% entraine un lourd fardeau sanitaire ? Les symptômes de fatigue persistante, faiblesse musculaire, douleurs, troubles de la mémoire et du sommeil sont handicapants pour les patients. Enfin, rappelons que cette affection un peu mystérieuse bien que reconnue par l’Organisation mondiale de la santé depuis 1992, dispose de peu de marqueurs diagnostiques. Des anomalies cérébrales spécifiques ont identifiées par une étude de Stanford, une étudetoute récente vient d’identifier des signatures immunitaires, donc biologiques de la maladie.
L’étude est centrée sur le rôle des métabolites musculaires, dont l’acide lactique et l’adénosine triphosphate (ATP) dans la maladie. Lorsqu’une personne fait travailler ses muscles, ces substances sont libérées et contribuent à activer ces voies neurales ultra-sensibles chez les patients atteints.
Ainsi, ces métabolites musculaires peuvent induire la fatigue chez les personnes en bonne santé et aggraver l’épuisement chez les patients atteints de SFC : Au cours de l’exercice, les muscles produisent des métabolites détectés par des récepteurs qui transmettent les données » de fatigue » via des voies spécifiques au cerveau. Chez les patients atteints de SFC, ces voies de fatigue sont devenues très sensibles aux métabolites et vont déclencher une sensation de fatigue excessive.
Les personnes en bonne santé récupèrent rapidement mais ce n’est pas le cas des patients avec SFC montre l’étude menée sur un groupe de 39 patients atteints et 29 participants en bonne santé, qui, équipés d’un brassard de pression artérielle ont été invités à resserrer un dispositif sous forme de ressort au maximum de leur capacité. À l’issue de l’exercice, le brassard de pression artérielle sur le bras du participant a été gonflé, afin de piéger ces fameux métabolites générés par l’exercice dans les muscles de l’avant-bras. Les métabolites dans le tissu avant-bras ont pu ainsi être prélevés avant d’atteindre le système circulatoire. Puis la fatigue et la douleur dans les avant-bras des participants, toujours équipés du brassard gonflé, ont été évaluées toutes les 30 secondes.
· Les patients atteints présentent alors des niveaux beaucoup plus élevés de fatigue et de douleur (5,5 sur une échelle de 10) vs témoins (1,5).
· Lorsque l’exercice est répété, mais sans piéger les métabolites avec le brassard, les 2 groupes de participants éprouvent toujours de la fatigue, mais à des niveaux bien plus faibles que dans l’expérience précédente.
Ainsi, les voies neurales » de fatigue « , hypersensibles chez ces patients, jouent un rôle important dans la sensation de fatigue liée à l’exercice. Les résultats démontrent également pour la première fois que les tissus périphériques tels que les muscles contribuent à la sensation de fatigue. Enfin, ils incitent les patients atteints à ne pas trop forcer sur l’exercice.
Source: Pain via University of FloridaStudy shows why exercise magnifies exhaustion for chronic fatigue syndrome patients
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