Charlotte

de David Foenkinos
Roman - 220 pages
Editions Gallimard - août 2014
Prix Renaudot - 2014
Prix Goncourt des Lycéens - 2014

Charlotte Salomon naît dans une famille frappée par la malédiction du suicide, puis par la politique nazi qui prend place en Allemagne. Amoureuse d'un homme bien plus âgé qui ne s'engage pas, aspirant à une reconnaissance d'artiste qui ne lui est pas accordée, elle est contrainte de quitter sa famille pour la France, et y vivre, entre espoirs et mélancolie.

Ce qui frappe d'abord, dès qu'on ouvre une page du livre, c'est la forme avec les systématiques renvois à la ligne et les courtes phrases. Comme un recueil de poèmes. Et aucune ponctuation liée aux dialogues. De prime abord, cela instaure une distance, comme une écriture froide, concise, celle d'un auteur qui ne veut pas s'impliquer. Et pourtant, on le découvre au fil du récit, l'histoire de ce roman fait partie du roman, la quête de l'écrivain sur le passé et la vie de cette Charlotte Salomon. Un jeu de piste qu'il a effectué à travers les archives, les tableaux, les habitations, les témoignages...

Extrait :"Sur l’instrument, le passé est vivant. Charlotte a l’impression que le piano peut la comprendre. Et partager sa blessure. Il est comme elle : orphelin."

L'histoire de Charlotte est pleine de solitude, de douleurs, de manques. Mais également de passions. Elle s'inscrit aussi dans l'Histoire tragique. Ainsi, Charlotte restera une biographie très personnelle, très compassionnelle. Et une ode à l'Art et la liberté.
Une lecture qui m'a révélé la vie d'une jeune femme mal aimée, traquée, amoureuse et assoiffée d'une liberté qu'elle ne pouvait trouver que dans la démarche artistique.