Alimentation, exercice physique et entraînement cérébral, 3 facteurs sont vraiment essentiels, précise cette étude finlandaise, publiée dans le Lancet, rappelant aussi l’importance de la santé cardiaque pour la santé cérébrale. Une combinaison de 3 facteurs de mode de vie, capable de conjurer le déclin cognitif chez les personnes âgées.
Il est vrai que de précédentes études d’observation ont déjà largement suggéré le lien entre la fonction cognitive chez les personnes âgées et des facteurs de mode de vie, et de santé physique, notamment cardiaque.
Ici, les chercheurs de l’Institut finlandais national de la santé et de l’Université de Finlande orientale et du Karolinska Institutet (Suède), ont évalué les effets d’un programme de conseils sur l’alimentation, la pratique de l’exercice, l’entrainement cérébral et, également d’une bonne gestion des facteurs de risque cardiaque, sur le risque de démence et de la fonction cognitive. Les 1.260 participants, âgés de 60 à 77 ans, à fonction cognitive moyenne un peu plus faible que la norme pour leur âge, suivis durant 2 ans, ont été répartis soit pour suivre ce programme, soit pour ne recevoir que des conseils réguliers de santé. Leurs fonction cérébrale, pression artérielle, poids, IMC et tour de taille ont été évalués à 3 reprises, à l’inclusion, puis 1 et 2 ans plus tard.
Quelques précisions sur ce programme :
- Les conseils alimentaires basés sur les recommandations nutritionnelles finlandaises incluaient une consommation élevée de fruits et légumes, de céréales complètes et de produits laitiers et carnés à faible teneur en matières grasses, une consommation de sucre limitée à moins de 50g par jour, la margarine végétale et l’huile de colza à la place du beurre et au moins deux portions de poisson par semaine.
- Le programme d’exercice physique basé sur les lignes directrices internationales se composait de programmes individualisés visant à renforcer progressivement la force musculaire, à raison d’1 à 3 séances d’entrainement par semaine, d’exercice aérobie (2 à 5 fois par semaine), en prenant également en compte les activités préférées des participants.
- L’entraînement cognitif par séances collectives et individuelles, comprenait des conseils sur les changements cognitifs liés à l’âge, des stratégies de mémoire et de raisonnement, et des exercices d’entraînement sur ordinateur individuel, le tout sur 2 périodes de six mois chacune.
- La gestion des facteurs de risque métaboliques et cardiovasculaires, basé sur les directives nationales, comportait des réunions régulières avec une infirmière ou un médecin pour sensibiliser aux mesures de pression artérielle, de poids et d’IMC…avec des recommandations pour la gestion du mode de vie.
L’analyse constate des scores cognitifs 25% plus élevés dans le groupe » Programme » que dans le groupe témoin.
· En particulier, les scores de fonctionnement exécutif ou de capacité d’organiser et de régulation des processus de pensée, s’avèrent 83% plus élevés dans le groupe Programme.
· les scores de vitesse de traitement s’avèrent 150% plus élevés dans le groupe Programme.
· Aucun effet n’est cependant constaté sur la mémoire.
C’est donc l’efficacité d’un ensemble de facteurs qui est ici démontrée pour la santé cognitive des personnes âgées et la confirmation de l’importance d’une bonne santé cardiaque pour préserver sa performance cognitive.
N.B. L’étude a été co-financée par certains fonds privés comme la Fondation Novo Nordisk ou le Fonds AXA pour la Recherche
Source:The Lancet March 11 2015 DOI: 10.1016/S0140-6736(15)60461-5 A 2 year multidomain intervention of diet, exercise, cognitive training, and vascular risk monitoring versus control to prevent cognitive decline in at-risk elderly people (FINGER): a randomised controlled trial