Venezuela, Argentine et leur délicieux socialisme en route pour l’Europe

Publié le 13 mars 2015 par H16

Ah, l’Amérique Latine, ses pays colorés et luxuriants, sa population accueillante, et ses quelques régimes socialo-communistes qui pétillent de succès dans l’actualité internationale ! On ne se lasse décidément pas de tous ces révolutionnaires au grand cœur qui, de Che Guevara à Nicolas Maduro en passant par les représentant plus sages d’un socialisme musclé comme les Kirchner auront tous conduit leurs peuples à des catastrophes économiques durables.

Et comme cela faisait quelques temps que nous n’avions pas fait le point sur l’Argentine de Cristina Kirchner et sur le Venezuela post-chaviste de Nicolas Maduro, reprenons, le temps d’un billet, les derniers événements marquants qui ont secoué ces deux pays. Et puis, ce serait dommage, alors que leur situation se développe à vitesse grand V, d’en rester là et de louper une bonne occasion de rappeler encore une fois que le socialisme conduit systématiquement à la déroute.

Prenez l’Argentine de Kirchner. Depuis que les socialistes ont accédé au pouvoir dans les années 2000 avec l’arrivée de Nestor (le mari), le socialisme s’est gentiment implanté et le pays a donc, comme prévu, commencé à s’enfoncer doucement dans la déliquescence. On pourrait par exemple parler de la violence maintenant endémique qui secoue les quartiers des principales villes du pays, populaires d’abord, huppés ensuite. La récente affaire des beaux-parents de Lionel Messi, séquestrés par une bande de cambrioleurs, a défrayé la chronique, montrant d’ailleurs qu’il n’y a pas qu’en France que ce genre de pratiques se développe.

Mais plus généralement et sans s’arrêter aux simples faits divers « people », la récente affaire Nisman montre l’état réel de corruption avancée dans lequel baigne la politique argentine. En effet, la mort subite et franchement suspecte du procureur Alberto Nisman, le 18 janvier dernier et alors qu’il allait engager des poursuites contre la présidente Cristina Kirchner, n’a pas seulement fait couler beaucoup d’encre à la presse locale mais a aussi déclenché un mouvement de foule sans précédent dans le pays, foule pas du tout convaincue par la thèse du suicide du procureur avancée par les autorités.

En effet, dans un document rendu public quelques jours avant sa mort, le procureur Nisman accusait la présidente argentine et son ministre des affaires extérieures, Hector Timmerman, d’avoir « décidé, négocié et organisé l’impunité des terroristes iraniens en fuite », responsables des attentats contre l’Association mutuelle israélite argentine (AMIA) en 1994, qui avaient fait 85 morts et 300 blessés, afin de « fabriquer l’innocence de l’Iran dans le but de rétablir des relations commerciales pleines d’État à État afin de pallier la grave crise énergétique argentine, moyennant un échange de pétrole iranien contre des céréales argentines ». Du côté de la présidente, l’affaire est entendue : c’est un sale complot monté par des concurrents, ex-agents des services de renseignements. Finalement, l’affaire se dégonflera bien vite : zip, zoup, circulez, il n’y a rien à voir, un juge ayant déclaré irrecevable la plainte accusant la présidente d’obstruction.

Pour l’observateur extérieur, compte-tenu d’une part de l’état économique du pays, désastreux, et d’autre part, de la réaction ulcérée de la population locale, difficile de ne pas voir la déroute complète d’une doctrine politique populiste, dans laquelle la corruption, le trafic d’influence et les jeux de pouvoirs sont monnaie courante.

Et puisqu’on parle désastre économique et dirigeants manipulateurs, on ne pourra passer sous silence les rocambolesques péripéties par lesquelles passe actuellement le peuple vénézuélien qui bénéficie lui aussi du test grandeur nature des joies du socialisme officiel et assumé.

Ici, il me serait facile de revenir sur quelques précédents articles qui détaillent les pénuries (lait, monnaie saine et même pétrole au pays du pétrole). Ces pénuries entraînent d’ailleurs un effondrement de la popularité de Nicolas Maduro, actuel dirigeant et successeur d’un Chavez qui laissa son pays au bord de l’abîme dans lequel l’actuel président le pousse actuellement.

Il faut dire qu’entre les queues d’attente interminables pour obtenir des biens courants de consommation, la spoliation légale mise en place, et un contrôle des changes délirant qui l’a directement amené dans cette situation catastrophique, le chavisme déploie peu de raisons de s’enthousiasmer comme le fit, par exemple, un Mélenchon délicieusement muet sur le sujet actuellement.

Et comme prévu dans toute « démocratie populaire » collectiviste, ce qui était délirant au début tourne rapidement à la dictature musclée, avec arrestation d’opposants politiques et désignation permanente d’ennemis intérieurs responsables tout à la fois de l’effondrement économique, de complots financiers ou terroristes et de tentatives de putsch. Dans ce cadre, les USA, la CIA et le capitalisme apatride sont évidemment bon candidats à la source de tous les maux communistes.

Au fait, ais-je bien mentionné que ces deux pays sont, l’un comme l’autre, dirigés par des socialistes ? Ais-je mentionné que les dirigeants sont arrivés là de façon suffisamment démocratique pour qu’on ne puisse pas mettre la déroute sur le compte d’une gestion laissée à des despotes sanguinaires ? Ais-je rappelé que l’un comme l’autre dirigeant a fait assaut de populisme, de collectivisme et d’interventionnisme étatique tous azimuts pour, soi-disant, aider une population qui s’en mord amèrement les doigts à présent ?

Au fait, ceux qui sont actuellement au pouvoir en Grèce, et, d’ailleurs, en France aussi, ce sont des ultra-libéraux, capitalistes résolument pour un état réduit à sa partie congrue, ou sont-ce des socialistes revendiqués, interventionnistes en diable et toujours prêts à dépenser l’argent public pour aider tout le monde ? Ne pourrait-on, par quelque hardi raisonnement, noter les similarités entre les situations des uns et des autres ?

En fait, il semble évident que, lorsque la Grèce fera officiellement faillite et « grexitera » piteusement, beaucoup diront que l’échec des politiques est dû à 100% (ou un peu plus) à la couille-mollisation de Tsipras et à sa totale reddition aux néolibéraux européens mangeurs de chatons. De la même façon, lorsque la France (notez bien : « lorsque », et pas « si ») suivra le même chemin et aboutira au même échec cuisant, les mêmes mettront sur le dos des ultra-néolibéraux de droite aux nez crochus la faillite et la misère qui s’abattra sur le peuple. Le fait qu’en Grèce comme en France, aucun parti libéral n’ait eu droit au chapitre, le fait qu’en Grèce, comme en France, comme au Venezuela, comme en Argentine, le peuple ait, aveuglé de populisme et de facilité, constamment voté pour des socialistes, le fait que les politiciens décisionnaires de ces pays furent tous collectivistes assumés ou honteux, étatistes, interventionnistes en diable et éventuellement nationalistes, tous ces faits passeront à 40 km des têtes « pensantes » qui pleureront amèrement sur la méchanceté ultralibérale qui plonge les peuples dans l’opprobre.

Les évidences sont là, énormes. Elles crèvent tellement les yeux des médias, des philosophes / sociologues / économistes / éditorialistes / commentateurs et autres pipologues de plateau-télé qu’aucun d’entre eux ne peut plus les voir : ces pays sont tous ruinés, et s’ils le sont, c’est par application méthodique et complète de méthodes collectivistes. Ces pays sont devenus de véritables petits manuels de ce qu’il ne faut surtout pas faire en économie pour planter un peuple : contrôle des prix, contrôle des changes, atteintes de plus en plus graves à la propriété, spoliation légale, collectivisation de tout ce qui passe, nationalisation du reste, redistribution acharnée, traque fiscale de plus en plus délirante, musèlement des médias d’opposition, de la pensée critique, corruption érigée en méthode de gouvernement et d’obtention d’une paix sociale de plus en plus fragile, etc…

Continuons donc de regarder attentivement ce qui se passe au Venezuela, en Argentine et en Grèce. C’est le chemin que suit la France et qui permet d’affirmer que ce pays est foutu.

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