Roman - 320 pages
Editions Fayard - août 2012
Editions poche Folio - janvier 2014
Dans les années 1980, Jérôme Demortelle entre dans l'âge adulte en quittant Dieppe puis Rouen, pour se retrouver à Paris, dans la capitale des libertés et des futurs. Jeune provincial, tel un Rastignac lâché dans un univers de débauche et de pouvoirs, il se laisse griser par la vie parisienne nocturne, par la cocaïne, par les plaisirs, chaperonné par une amie, Mina, qui ne lui vaut pas tant de bien que ça. Mais l'étau se resserre, ce qu'il pensait liberté et avenir glorieux disparaîtra pour laisser place à la solitude et la maladie.
A nous deux, Paris ! malgré ce point d'exclamation comme une promesse de rythme, est une lecture certes agréable mais bien lente, trop fade pendant si longtemps. L'écriture est certes fluide, et l'on suit sans déplaisir le jeune Jérôme découvrir les lieux branchés, se faire des amis, et vivre son homosexualité. Mais tout cela est très commun, banal, et manque d'attachement. L'ultime fin, avec les deux versions d'épilogue, est peut-être ce qui est plus intéressant.
Extrait :"Dès que l'ancienne locataire disparut dans l'escalier, Jérôme, fou de joie, referma la porte et fit demi-tour pour contempler l'appartement. Son appartement, au cœur de Paris : deux belles pièces fraîchement repeintes, séparées par un double battant vitré à croisillons de bois. Et surtout, par terre, ce combiné gris en matière plastique : le téléphone ! Son premier téléphone, accessoire qui résumait l'étape franchie en montant de la province à la capitale. A Rouen où il venait de passer deux ans, les étudiants n'en disposaient quasiment jamais. On se débrouillait, on se déplaçait, on utilisait les cabines publiques. Ici, le téléphone faisait partie des accessoires indispensables et vous transformait soudain en Parisien, avec son numéro à sept chiffres."Lecture agréable mais sans plus, référencée et souvent resituée dans cette époque, un récit peut-être assez autobiographique, mais pas automatiquement magnifique.Lire un extrait - L'ExpressL'avis de Pierre Darracq - Sans connivence