Acouphènes, des bruits psychosomatiques

Publié le 13 mars 2015 par Harmonic777888 @phbarraque

Thérapie sonore - Philippe Barraqué

Qu'il s'agisse d'un sifflement, d'un tintement ou d'un bourdonnement dans l’oreille, l’acouphène a de quoi déstabiliser lorsqu'on s'aperçoit qu'il n'a aucune existence objective. Ces bruits subliminaux touchent un français sur quatre, avec plus ou moins de gravité.

En fait, ceux ayant déjà expérimenté des acouphènes de façon ponctuelle sont probablement bien plus nombreux. Lorsqu'ils sont de courtes durées et ne surviennent que de façon sporadique, les acouphènes s'avèrent en général parfaitement anodins et sont donc rarement une source de désagrément. Mais les conséquences des acouphènes sont très variables d'une personne à l'autre. A des degrés divers, la qualité de vie des acouphéniens s’en ressent sans représenter pour autant une maladie en tant que telle ou un handicap invisible : incapacité à s'endormir, problèmes de concentration, anxiété et, dans les cas les plus persistants, dépression et troubles du comportement.

Certains cas aigus peuvent même nécessiter une consultation en urgence si les bruits psychosomatiques s'accompagnent d'une baisse de l'audition, de vertiges, de maux de tête ou d'un état de confusion mentale. Dans le cas d'acouphènes persistants difficiles à supporter ou s'accompagnant de douleurs dans l'oreille, une consultation chez l'ORL est conseillée. Pour le praticien, il s'agit de repérer les causes de ces sons subjectifs qui disparaissent la plupart du temps, par la thérapie sonore, la sophrologie ou l’hypnose.

Ces troubles auditifs bénins sont dus à une lésion dans l'oreille interne qui provoque des signaux parasites que le cerveau confond avec des bruits extérieurs, et traite donc comme tels. Ces atteintes de l'oreille interne résultent soit d'un processus de vieillissement, soit d'une exposition à un environnement sonore trop bruyant. D'autres causes peuvent être à l'origine d'acouphènes : un bouchon de cérumen, une infection de l'oreille moyenne, une hypertension artérielle, une insuffisance circulatoire dans certaines artères du cou, une affection de l'oreille interne. En réalité, toute affection touchant de près ou de loin le conduit auditif est susceptible de provoquer des acouphènes. Ce qui rend parfois le diagnostic très difficile à poser.

Cette difficulté à diagnostiquer l'origine des acouphènes conduit souvent à préconiser des thérapies cognitives et comportementales, plutôt que des traitements médicamenteux. L'idée étant de rendre ces sons familiers aux patients de façon à ce qu'ils viennent à les ignorer. Il s'agit d'un travail individuel et circonstancié s'inscrivant dans le cadre d'un processus d'habituation généré par une thérapie sonore. Cette thérapie par les sons consiste à compenser le son subjectif par un autre bien réel qui vient se superposer sur le premier. Des exercices de relaxation sont souvent préconisés afin de diminuer le stress, lequel a tendance à amplifier les acouphènes et peut conduire à un cercle vicieux où stress et acouphènes s'alimentent mutuellement.

Selon les patients, cette adaptation se fait plus ou moins rapidement, en quelques mois, mais peut également rester un problème persistant durant de longues années. Il faut donc de la patience et de la ténacité pour venir à bout de ces bruits psychosomatiques bénins.

Philippe Barraqué, musicothérapeute, docteur en musicologie

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