Il s’agit ici d’une méta-analyse, menée par des experts du TDAH, Kari Benson, psychologue et Kate Flory professeur agrégé à l’Université de Caroline du Sud qui spontanément, connues pour faire des recherches sur le sujet, se sont fait fréquemment contacter pour des demandes de médicaments, comme la Ritaline. Les chercheurs ont donc compris que le phénomène était répandu sur le campus et ont cherché à l’évaluer.
Leur recherche a débuté par un examen de la littérature qui révèle, même au niveau des études individuelles, des taux d’utilisation abusive chez les étudiants, extrêmement élevés, de 2% à43% selon les études. Les chercheurs ont donc étendu leur analyse à 30 études, ce qui leur a permis d’aboutir à cette certitude statistique : Soit 17% des étudiants prennent hors prescription des médicaments stimulants normalement prescrits pour le TDAH.
Pourquoi ? Les étudiants pensent que ces médicaments peuvent renforcer la performance scolaire- bien qu’aucune étude n’ai, à ce jour démontré cet effet- . De plus la méta-analyse suggère au contraire une association entre la prise de ces stimulants et de moins bons résultats scolaires (un résultat logique, car quand les résultats sont bons, on n’a pas besoin de prendre de médicaments…).
L’usage récréatif est également identifié, mais de manière moins répandue, et les auteurs expliquent qu’il peut être extrêmement dangereux : » Ces médicaments entraînent à boire au-delà de la limite normale « .
Comment ? La source la plus fréquente pour s’en procurer reste les amis, ce qui suggère l’existence de vrais réseaux sur les campus, permettant de partager ou d’accéder aux substances illicites. Les auteurs rappellent l’association entre la consommation de ces substances, Ritaline, Adderall ou autres substances comme la cocaïne et de la méthamphétamine, et a fortiori l’appartenance à ce type de réseaux avec d’autres types de comportements risqués.
Cette étude nous apporte donc une indication de l’ampleur du phénomène –ici aux Etats-Unis- mais sur le terrain, ses résultats sont déjà utilisés pour sensibiliser plus d’un millier d’étudiants de la Caroline. Les chercheurs cherchent également à préciser les caractéristiques spécifiques associées à ce » détournement » de médicaments afin de développer des actions d’intervention ciblées, pour les campus universitaires. Si les Etats-Unis nous ont précédés dans l’augmentation des prescriptions de ces médicaments stimulants, la France semble suivre (sr la prescription) la même tendance, puisque les ventes de Ritaline ont augmenté de 70% en 5 ans.
Enfin, rappelons cette étudeplutôt rassurante de de l’Université de Californie – Los Angeles (UCLA) qui confirme que ces jeunes ne seront pas plus susceptibles que les autres, de développer des problèmes de toxicomanie, une fois adolescents.
Source: Clinical Child and Family Psychology Review 10 Jan 2015 DOI: 10.1007/s10567-014-0177-zMisuse of Stimulant Medication Among College Students: A Comprehensive Review and Meta-analysis(Visuel@University of South Carolina)
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