Encore une première pour Louis. Cette fois direction le XVIème arrondissement et la Maison de la Radio pour découvrir l’acoustique du nouvel auditorium tout de bois vêtu avec un « expresso concert » servi serré par l’Orchestre national de France et David Afkham à la baguette.
« Une heure de musique pour découvrir deux grandes oeuvres du répertoire » nous promet le site de Radio France. Au programme l’ouverture de Coriolan de Beethoven et le Concerto pour orchestre de Béla Bartok. L’ouverture de Coriolan, on vous en a sûrement déjà parlé. Oeuvre impressionnante de Beethoven de par sa puissance, elle est directement inspirée de la tragédie Coriolanus qui retrace l’histoire d’un général romain qui change de camp et se retrouve à combattre Rome. Alors qu’il se prépare à donner l’assaut, sa mère et sa femme notamment le supplient de ne rien faire. Touché, Coriolan renonce, retire ses troupes et met fin à ses jours. Déchirement et drame donnent à la musique une dimension presque apocalyptique par moment.
Avec le Concerto pour orchestre de Bartok on change de registre. Le terme de « concerto pour orchestre » intrigue. Un concerto est normalement conçu avec un ou plusieurs solistes. Ici, nouveau concept avec un concerto pour un orchestre voulu par le compositeur hongrois Béla Bartok. Ce dernier a emigré aux Etats-Unis lors de la composition de cette oeuvre. On est en 1943, Bartok a fait le choix de fuir le nazisme et de s’installer de l’autre côté de l’Atlantique. Il mourra peu de temps après la composition et la première de ce concerto d’une leucémie.
Pour diriger ce court mais intense programme, le jeune chef David Afkham. Né en Allemagne, mais parlant très bien français, il deviendra le Chef principal de l’Orchestre national d’Espagne au cours de la saison 2015/2016. On avait même parlé de lui comme chef permanent dans un orchestre de Radio France! C’est dire si David Afkham, qui fête cette année ces 32 ans, est bourré de talent. Méticuleux et fougueux à la fois, il a pour mentor Bernard Haitink dont il a été l’assistant.
Le concert démarre par une rapide présentation. Un homme au micro vient annoncer le concert et échange quelques instants avec David Afkham. Pourquoi pas. Les questions sont plutôt inintéressantes et on perd un peu le côté cérémonial de l’entrée du chef du scène.
Par contre niveau cérémonial, on est servi avec David Afkham qui arrive au pupitre en costume queue de pie chose que l’on voit de moins en moins. Le concert démarre, sans partition, avec Coriolan. La direction est rapide, franche. Le chef nous paraît un peu trop technique. Résultat, l’orchestre est un peu lourd. Et niveau lourdeur, Sarah Nemtanu, premier violon, n’est pas en reste et en fait des tonnes. Bon, dommage.
Pour le concerto de Bartok, là, le chef fait appel à la partition. À la base nous ne sommes pas très amateurs de cette pièce. Mais là force est de reconnaître que nous avons été séduit. L’orchestre présente un bel équilibre entre les différents pupitres, la direction est plus relevée, toujours très précise et très soignée notamment sur le tempo auquel le chef prête une attention toute particulière. Les quatrième et cinquième mouvements sont une vraie réussite.
Critique rapide pour un concert rapide. En demi teinte donc.
À la Philharmonie souvenez-vous, nous étions sous le charme.