Le nouveau système Touchless Commerce de Toshiba identifie les produits et le client en un temps record, sans aucun terminal ni moyen de paiement.
La fin des files d’attentes en magasin aurait-elle sonné ? L’entreprise japonaise Toshiba s’y attèle par le biais de son nouveau projet de caisse en libre-service présenté lors du salon de la National Retail Federation (NRF) à New York. Le système de cette caisse nouvelle génération consiste à déposer son panier sur une plateforme. Une caméra placée au-dessus du panier couplée à un algorithme de sécurité fonctionnant par pesée, analyse son contenu. Pendant le même temps, la machine identifie le client en scannant son iris. Une procédure qui ne dure en tout qu’une seconde et demie, promet Toshiba. Le client, préalablement enregistré auprès du magasin, n’a plus aucune transaction à effectuer : le système dispose d’informations personnelles le concernant, à commencer par ses coordonnées bancaires. L’addition est donc directement prélevée sur le compte bancaire du client, sans avoir à sortir carte de paiement ou même mobile.
Même pas besoin du smartphone
Ce système de caisse réduirait de 90% le temps de transaction selon Toshiba et permettrait de se substituer aux actuelles caisses. Il s’affranchit même du paiement via mobile, pourtant de plus en plus fréquent. Mais pour que le système fonctionne, il doit s’appuyer sur le Big Data: la caisse pioche dans une base de données qui référence photos, données bancaires, mais aussi historiques d’achats. Autant de données qui permettent d’optimiser l’expérience client au sein des magasins d’alimentation. Néanmoins, ce modèle de caisse 2.0 n’en est qu’au stade prototype et celle-ci ne peut « scanner » que 10 objets maximum à l’intérieur d’un panier, et les choses se compliquent quand ceux-ci sont spécifiques : comme des variétés différentes d’un même fruit. La question de l’avenir du personnel de caisse reste en suspens. Et l’on peut imaginer qu’à l’instar des caisses automatiques déjà existantes (mais moins perfectionnées puisque le client doit scanner lui-même ses produits puis payer avec sa carte bancaire), les supermarchés tablent plutôt sur une collaboration homme-machine avec un caissier superviseur.
Le contenu du panier est scanné en moins de deux secondes - source des images : Twitter
Une protection des données privées actuellement trop fragile
En plus de ces petites imperfections, le système pose le problème de la bonne protection des données. En effet, la notion de vie privée s’estompe peu à peu puisqu’il est nécessaire d’être « enregistré » pour pouvoir désormais payer, et tout son historique d’achat est désormais encré dans un système informatique : sommes-nous vraiment prêts à accepter le fait que le personnel du magasin ait accès à notre historique d’achats ? De plus, les bases de données de ce type sont souvent la cible des hackers tant les données sont nombreuses et surtout précieuses. Les cyber-attaques deviennent monnaie courante, au point que 91% des américains estiment avoir perdu le contrôle sur leurs données personnelles. Un système qui nécessite encore des améliorations avant d’intégrer les magasins. La question est également de savoir dans quelles mesures les enseignes sont-elles également prêtes à adopter massivement ces caisses 2.0 et renoncer complètement aux systèmes traditionnels.