Bon j'ai un peu triché hier matin dans ma sélection de la semaine, à propos du premier film mis en avant : j'avais vu en avant première dimanche soir dernier un des films de la sélection, "Le dernier coup de marteau", mais comme je n'étais pas sur de pouvoir le choniquer dans les temps je l'avais gardé dans ma sélection, tant je voulais bien insister sur le fait que ce film me tentait particulièrement et qu'il figurait haut la main en tête des films à voir cette semaine.
Il faut dire qu'il y a quatre ans de cela la jeune réalisatrice Alix Delaporte avait surpris son monde en nous livrant "Angèle et Tony", un premier film sensible et puissant qui avait emballé pas mal de monde, moi y compris, une oeuvre qui avait connu un beau succès d'estime (200 000 spectateurs ) et qui avait vu Clotilde Hesme remporter le césar du meilleur espoir féminin.
Pour "Le dernier coup de marteau", son second film quatre ans après Angèle et Tony, Alix Delaporte a retrouvé son couple vedette si enthousiasmant, puisqu'en en plus de Clotilde Hesme, on retrouve le massif et épatant Grégory Gadebois pour un film moins centré sur une relation de couple que sur une histoire de relation filiale autour d'un adolescent en mal de repères.
Si le film épouse les contours du récit d'apprentissage, on reste toujours dans la veine d'un drame intimiste intense et émouvant, dans la droite lignée de son premier long métrage.
Alors certes, "Le dernier coup de marteau" ne comporte pas de scènes spectaculaires (sans doute moins qu'Angèle et Tony plus exalté dans sa descrption d'une passion amoureuse) ni encore moins de grandes tirades , on reste toujours dans l'épure ( on est pas chez Dolan), mais le film touche énormément par la pudeur et l'humanité des personnages.
Le film de Dalaporte insiste en effet pas mal sur les non dits, les regards échangés, des dialogues minimalistes mais extremement justes, et parvient à éviter tout misérabilisme sur un sujet qui pourtant pouvait largement tomber dans le larmoyant ( la mère du jeune est gravement malade, un rôle casse gueule pour Clotilde Hesme, qui s'en tire avec beaucoup d'élégance).
Le film brille aussi par la très belle photographie qui magnifie cette Camargue somptueuse et ce paysage dans un espace incertain en bordure de plage, on appréciera énormement le travail du chef opérateur et son jeu sur la profondeur de champ, assez remarquable.
Et évidemment, le film est également très beau par ce qu'il dit sur le pouvoir de la musique, et de la grande musique, la classique, et nous la fait découvrir à travers des yeux novices, ceux de ce jeune Victor, interprété avec une grande jeunesse par la révélation Romain Paul, qu'on devrait vite revoir sur grand écran.
Si on peut penser à Wisplash avec le personnage du chef d'orchestre joué magnifiquement par Grégory Gadebois, on est à l'extrême opposé tant la caméra de Delaporte enveloppe avec ce qu'il faut de douceur et de délicatesse ces scènes, comme l'ensemble de ce très beau film que je vous conseille sans l'once d'une hésitation.
LE DERNIER COUP DE MARTEAU - Bande-annonce VF