L’optimisme contribue fortement à la récupération après une crise cardiaque, montre cette étude internationale, présentée dans la revue Psychosomatic Medicine, qui appelle à mieux prendre en compte la santé émotionnelle des patients, après un événement cardiaque majeur.
Certains des bénéfices de l’optimisme pour la santé ont déjà été documentés. L’optimisme est l’un des secrets du “bien-vieillir”,un facteur de diminution du risque d’AVC et plus globalement, les personnes optimistes sont 2 fois plus susceptibles d’être en excellente santé cardiovasculaire.
Les chercheurs de l’University College London, de la National University of Ireland, du Karolinska Institute (Suède) et de l’University of London a examiné les effets de l’optimisme sur la santé physique et émotionnelle de 369 patients se rétablissant d’un syndrome coronarien aigu, soit d’une crise cardiaque ou d’une angine de poitrine (angor) résistante aux médicaments. Les participants ont été évalués au départ pour leur niveau d’optimisme, leurs symptômes dépressifs et la santé physique, puis réévalués à 12 mois.
- L’optimisme a été évalué avec le “Life Orientation Test » qui invite le participant à noter un certain nombre d’affirmations,
- Les symptômes de dépression, avec le Beck Depression Inventory (score de 0 (absence de symptômes) et 63 (dépression sévère),
- L’état de santé physique avec le “12-Item Short Form Health Survey » (SF-12 : score de 0 à 100 (excellente santé)).
Les chercheurs ont pris en compte les facteurs de confusion, l’âge, le sexe, l’origine ethnique, le statut socioéconomique, les antécédents de dépression et d’événements coronariens aigus…
Enfin, l’étude cherchait également à déterminer le risque d’événement cardiaque majeur (crise cardiaque ou AVC) dans les 4 années à venir.
L’analyse montre que,
· L’optimisme seul n’a pas d’effet significatif sur le risque de futur événement cardiaque majeur,
· En revanche l’optimisme et l’absence de symptômes de dépression combinés, sont bien associés à une réduction du risque de récurrence, par rapport à un faible niveau d’optimisme et quelques-uns des symptômes de la dépression.
· Ainsi, les participants à faible niveau d’optimisme et présentant des symptômes de dépression cliniquement significatifs, ont un risque multiplié par 2 de nouvel événement cardiaque vs les sujets optimistes et à faibles ou sans symptômes dépressifs (OR : 2,56).
· A 12 mois, les participants optimistes sont accessoirement 18% moins susceptibles de présenter des symptômes dépressifs (OR 0,82).
· L’optimisme est également associé à une meilleure santé physique à 12 mois.
· Sur optimisme et mode de vie :
- Un faible niveau d’optimisme est également associé au tabagisme à 12 mois (47,9% vs 15,3%),
- L’optimisme est associé à deux fois plus de chances de consommer 5 fruits et légumes par jour, à 12 mois,
- mais l’optimisme n’influe pas sur la pratique d’une activité physique.
Il est donc clair que l’optimisme contribue à une meilleure récupération cardiaque et physique en général et favorise certains changements de mode de vie bénéfiques comme l’arrêt du tabac et un régime alimentaire équilibré. Des données qui appellent à prendre en compte la santé émotionnelle du patient, après événement cardiaque, pour optimiser sa récupération et prévenir la récidive.
Source:Psychosomatic Medicine March 3 2015 doi: 10.1097/PSY.0000000000000155Optimism and Recovery After Acute Coronary Syndrome: A Clinical Cohort Study
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