- que le président de la République s’appelle François Hollande. Je le rappelle, car il faut toujours rappeler qu’on appelle un chat un…félin de petite taille au pelage soyeux généralement domestique, ou minou. François Hollande a donc décidé, hier, de maintenir l'engagement des armées sur le territoire national à hauteur de 10000 militaires, en soutien des forces du ministère de l'Intérieur. Donc, on Vigipirate encore. Puisque ? Puisque, prenez une feuille et écrivez-le 100 fois, puis recommencez 1000 fois, puisque la menace d'attaque terroriste contre notre pays demeure élevée. Et quand pourra-t-on donc se passer du é de élevée ? Le premier, pas le second. Quand pourra-t-on dire que, entraînons-nous à l’écrire au cas où, la menace d'attaque terroriste contre notre pays est levée ? Car le président ne nous dit pas s’il a reçu des courriers, intercepté des conversations téléphoniques ou des mails qui indiquent que la menace est menaçante. Alors, à quels indices pourra-t-on savoir que la voie est libre, qu’on ne craint plus rien ? Le printemps arrive, on aimerait pouvoir ouvrir nos volets ! Bon, je compte jusqu’à 999 999 999 999 999 999 999, et si à 999 999 999 999 999 999 999, tout est ok, je dis ok. Ok ?
- qu’on peut avoir un amour inconditionnel du superfétatoire ou simplement un goût passager pour le dérisoire. Ça peut amuser, ou reposer. La mode des selfies, par exemple, dégage, personne ne peut le nier, un doux parfum d’inutile. Surfant sur le vide divertissant, les réseaux sociaux viennent d’accoucher des smelfies, contraction du verbe smell et selfie, autoportraits d’hommes avec les langes de leur bébé, avec la mention suivante : les vrais hommes changent les couches. C’est mignon, et joliment futile. Ça enchantera ceux qui aiment les grimaces, et les petits, quand ils seront plus grands, si les photos vieillissent avec eux. Inventons les selfoupsies, quand, maladroits, on aura fait tomber quelque chose, briser un vase, fait exploser une bouteille de ketchup sur le sol, laisser échapper un pot de moutarde sur le carrelage de la cuisine. Créons des selfghrtgdrgtlhgkmpdzries, avec une auto-photo dès le réveil et nos bobines désordonnées. Et déclinons le concept à l’infini, ou presque, en tout cas en attendant d’atteindre le point de assez, j’en peux plus, je suis gavé, arrêtez ça ou je fais un malheur ! Bon, je compte jusqu’à 999 999 999 999 999 999 999, et si à 999 999 999 999 999 999 999, tout est ok, je dis ok. Ok ?
- que la justification, ou l’excuse, peut parfois enfoncer encore plus celui qui a fauté. En fin de semaine passée, la photo d’une étiquette de vêtement a fait jaser. Il s’agissait d’un fabricant indonésien de maillots de sport, fabricant que nous ne citerons pas, car il serait encore pire de lui faire de la publicité. Sur cette étiquette, on pouvait lire : washing instructions, give this jersey to your woman, it’s her job. On peut le traduire ainsi : Instructions de lavage, donnez ce maillot à votre femme, c'est son travail. On eut pu croire et on a cru à une mauvaise blague. L’entreprise a pourtant tenu à s’expliquer. Le message signifie simplement, plutôt que de le laver incorrectement, que vous devriez le donner à une femme parce qu'elles sont meilleures pour ces choses, ont-ils précisé. Faut-il utiliser le sexisme pour défendre le sexisme ? Je propose à chacun d’écrire un livre sur ce thème, puis, une fois fini, on lit ensemble le meilleur à haute voix. Ou mieux, on les lit tous, à tous. Au top, chacun saisit son stylo. Top ! Bon, je compte jusqu’à 999 999 999 999 999 999 999, et si à 999 999 999 999 999 999 999, tout est ok, je dis ok. Ok ?
Magazine Humeur
jeudi 12 mars 2015