Je viens de découvrir sur Rue89 que le rapport
annuel 2008 d'Amnesty
international venait de paraître. J'avais écris un billet dénonçant la théorie du "relativisme culturel" justifiant à posteriori
une diplomatie molle vis à vis de pays violant massivement et régulièrement les droits de l'homme. Cette ersatz théorique et diplomatique qui a le vent en poupe dans les pays occidentaux riches
porte le doux nom de "relativisme culturel", il est très en vogue et très appliqué en France que bernard Kouchner le veuille ou non, c'est un patch théorique censé justifier la position
"compréhensive" des pays respectant les droits de l'homme vis à vis de pays les violant régulièrement mais ayant les moyens de se faire respecter.
Cette Théorie est un nouvel artifice théorique "Munichois" censé nous faire tourner la tête lorsque l'on torture aux Etats-unis ou en chine, et ensuite nous donner une "bonne conscience" à bon
compte en justifiant l'injustifiable avec des "mais de toute façon...", "les contrats si ce n'est pas nous qui les signons...ce sera les autres".
Revenons à nos moutons, Irene Khan la secrétaire générale d'Amnesty international a réalisé une synthèse, sous forme
d'avant-propos, éloquente au sujet de ce rapport 2008.
Le début de sa préface dessine le monde tel qu'il est: "Les dirigeants mondiaux devraient présenter des excuses, car ils n’ont pas
su tenir les promesses de justice et d’égalité contenues dans la Déclaration universelle des droits de l’homme. Pendant ces six décennies, nombre de gouvernements se sont centrés sur l’exercice
d’un pouvoir abusif ou se sont efforcés de faire avancer leurs propres intérêts politiques, en négligeant le respect des droits des personnes placées sous leur responsabilité."
Les états-unis sont placés sur le banc des accusés au sujet de Guantanamo et de la torture par waterboarding, sur
son soutien au Pakistan etc... et puis soudain le couperet tombe. Nous le savions déjà mais cela confirme ce que l'on pensait, les Européens en prennent aussi pour leur grade au sujet des vols de
la CIA transférant des prisonniers qui étaient torturés sur le sol Européens.
"si les autorités Américaines se sont illustrées par leur mépris pour le droit international, les gouvernements Européens ont pour leur part affiché une tendance au double langage" (page
6)
Irene khan finit son avant-propos sur une note d'optimisme non empreinte d'un réalisme consternant: "Les gens ont le pouvoir d'espérer et de provoquer des changements. En cette
année de la célébration du 60ème anniversaire de la déclaration universelle des droits de l'homme, ce pouvoir est particulièrement manifeste
-une nouvelle conscience a émergée sur la planète"
-Les dirigeants mondiaux ne veulent pas le voir. Ils ont tout à y perdre"