Après l’excellente surprise du précédent volet, la surprise est encore plus grande de voir apparaître une suite à cette histoire qui avait tout d’un one-shot.
« L’amorostasie » est une maladie d’amour qui frappait principalement les parisiens lors du tome précédent, mais qui a depuis contaminé le monde entier. Trois ans après, Cyril Bonin nous montre en effet les conséquences médicales et politiques de ce mal impossible à contenir et qui continue de pétrifier tous ceux qui s’aiment un peu, beaucoup et surtout à la folie.
Si les scientifiques ont mis au point un médicament limitant la production d’hormones, bloquant ainsi tant bien que mal la chimie des sentiments, et qu’ils font la course encore plus lucrative au vaccin, l’auteur profite également des expériences médicales en cours pour ressusciter Olga, l’héroïne du premier tome. Première à sortir de son amorostasie, c’est donc à nouveau la belle journaliste qui sert de file rouge au récit et qui découvre en même temps que nous les effets surprenants de cette maladie d’amour sur la société.
Afin d’endiguer l’épidémie, les gouvernements ont en effet pris des mesures assez drastiques visant à contenir la contagion. De l’interdiction de la diffusion de films romantiques à la prohibition de la mixité dans les lieux publiques, l’auteur pointe du doigt ce totalitarisme qui porte atteinte à la liberté des gens afin d’éviter l’extinction de l’espèce. Heureusement, les résistants sont également au rendez-vous, prêts à braver les interdits… au risque de tomber amoureux.
Ces dissidents sont l’intérêt principal du récit car ils démontrent que l’amour est plus fort que tout et permettent à l’auteur de poursuivre sa réflexion sur la nature des sentiments amoureux. Et que dire de cette conclusion qui démontre une nouvelle fois que rien n’égale le premier amour, celui qui vous fige et laisse des traces à tout jamais.
Visuellement, le dessin noir et blanc rehaussé d’un lavis qui joue avec les gris, accompagne parfaitement cette histoire. Le dessin très élégant de Cyril Bonin est une nouvelle fois parfaitement mis en valeur par la présente édition et installe une atmosphère très poétique tout au long du récit.
Retrouvez d’ailleurs cet album dans mon Top BD de l’année !