A l’occasion de la conférence dévoilant l’Apple Watch, Apple a affirmé son ambition dans la santé connectée : se servir des iPhones pour aider la recherche médicale.
700 millions. C’est le nombre d’iPhones vendus dans le monde depuis la sortie de la première version le 29 juin 2007. Ses 20,4% de parts de marché mondiales au dernier trimestre 2014 selon Gartner, font d’Apple le premier fabricant de smartphones tout juste devant Samsung (19,9%). Et ses perspectives sur le marché chinois laissent à croire que la marque n’a pas du tout atteint son seuil de maturité. Selon le cabinet Digitimes Research, la firme à la pomme s’arroge 15,2 % du marché local au quatrième trimestre 2014 avec un bond de 70 % des ventes d'iPhone 6, alors que le marché local n’a augmenté que de 13,2%, toujours selon Digitimes Research. Outre les bénéfices colossaux de la marque à la pomme grâce à son célèbre téléphone, Apple veut également tirer bénéfice des données stockées et échangées sur ses smartphones , notamment à destination du domaine médical. Avec la sortie de l’iPhone 6 et du nouveau Système d’exploitation, l’ iOS 8, Apple a introduit Health Kit, application dédiée au suivi des données médicales de l’utilisateur. Mais lundi soir, Apple a dévoilé Research Kit, une plateforme permettant aux millions d’utilisateurs de participer à des études médicales visant à aider les chercheurs.
Une plateforme open source, support majeur de l’écosystème
Cinq applications sont désormais disponibles dès aujourd’hui, orientées chacune sur une maladie : l’asthme, la maladie de Parkinson, le diabète, le cancer du sein et les maladies cardio-vasculaires. Des applications conçues grâce à la collaboration d’Apple avec des institutions prestigieuses : universités (Stanford, Oxford …), associations et autres instituts de recherche sur des maladies graves. De telle sorte qu’Apple veut devenir la plateforme open-source pour la récolte de données à caractère médical et marquer son territoire en matière de santé connectée.
Les études médicales à grande échelle sont sans aucun doute une des principales préoccupations des Etats-Unis. En effet, une récente initiative de la Maison Blanche vise à poser 130 millions de dollars sur la table pour mener une gigantesque étude sur le génome d’un million de personnes. Cette étude vise à collecter des données sur le génome humain afin de développer la médecine de précision et donc plus largement la médecine personnalisée. Selon les mots de Jo Handelsman, en charge des politiques concernant la science et la technologie à la Maison Blanche; « il est temps d’en finir avec la doctrine médicale du one-size-fits-all pour développer la médecine personnalisée ». Ce sont exactement les mots du Dr. Patricia A. Ganz, membre de l’UCLA Fielding School of Public Health ayant travaillé avec Apple: « nous ne pouvons pas continuer de traiter les patients avec cette approche. Avec Research Kit, nous pourrons mieux comprendre les maladies graves et savoir comment accélérer la guérison des patients ».
L’Apple Watch, un outil supplémentaire de tracking
Apple se lance donc dans une vaste opération de Big Data. L’entreprise assure que les données seront lues par les professeurs en charge de l’analyse des données mais anonymes, et qu’elle n’aura accès à aucune de ces données. Les patients peuvent suivre leurs résultats avec l’application Health Kit. Research Kit sera disponible en avril pour les développeurs, afin qu’ils puissent construire un écosystème d’applications récoltant des données dans des domaines variés de la santé. Apple rejoint donc le mouvement visant à développer la médecine personnalisée grâce à la récolte d’une grande masse de données, transformant peu à peu ses différents terminaux mobiles en kit de « tracking ». Et l’Apple Watch, « l’objet le plus personnel » de la gamme de la marque à la pomme selon son PDG Tim Cook, devrait largement y contribuer.