Lu
Un petit encart dans le courrier des lecteurs du dernier numéro de Terra Eco et qui reflète parfaitement ma pensée sur le sujet :
Oui aux vrais légumes moches !
« Les légumes moches sont jetés notamment parce que les supermarchés standardisent tout. La marge qu’Intermarché doit se faire sur ces produits-là est certainement encore plus grosse vue leur -géniale- campagne de pub bien chère et les prix d’achats très bas.
Au final, je préfère aller au marché, et là c’est (vraiment) moche, terreux, bio et moins cher qu’à Intermarché. » Antoine
Je rajouterais bien que des légumes « beaux » ça n’existe pas. Si les pommes, les poires ou les tomates sont toutes calibrées c’est qu’elles proviennent de graines stériles qui ne redonneront aucun fruits par la suite (ce qui est une aberration la plus totale).
Je vous conseille d’ailleurs ce très bon article sur les plantations de tomates si cela vous intéresse : http://rue89.nouvelobs.com/2015/03/04/tomates-sans-eau-ni-pesticide-cette-methode-fascine-les-biologistes-257958
«Le principe c’est qu’on ne nous autorise à vendre que les graines qui donnent des fruits qui sont tous pareils et qui donnent les mêmes résultats à chaque endroit. Pour moi, c’est le contraire du vivant, qui repose sur l’adaptation permanente. Cela revient à produire des clones mais on veut en plus que ces clones soient des zombies. »
VU
Un superbe documentaire sur Jirô Taniguchi, réalisé à l’occasion du dernier festival d’Angoûleme. L’auteur du Gourmet solitaire, de la Montagne magique ou encore de Quartiers lointains est ici présenté par certains de ses pairs, son éditrice, sa traductrice… Un auteur rare.
A l’occasion de la journée de la femme, Arte a programmé une série de films et de documentaires dédiés aux femmes.
L’occasion pour moi de découvrir un film « Les femmes du bus 678″ et un documentaire « Rwanda, 20 ans après le génocide ».
Fayza, Seba et Nelly, trois femmes d’aujourd’hui, aux vies totalement différentes, s’unissent pour combattre le machisme impuni qui sévit au Caire dans les rues, dans les bus et dans leurs maisons. Déterminées, elles vont dorénavant humilier ceux qui les humiliaient. Devant l’ampleur du mouvement, l’atypique inspecteur Essam mène l’enquête. Qui sont ces mystérieuses femmes qui ébranlent une société basée sur la suprématie de l’homme ?
Un très bon film égyptien, porté à bout de bras par de sublimes actrices dont les visages m’ont totalement subjugués.
Le film part d’un constat aussi simple qu’accablant : toutes les femmes sont des proies potentielles. Au Caire, notamment, où un acte aussi banale que de prendre le bus devient une lutte contre les agressions sexuelles quotidiennes.
3 regards de femmes, toutes différentes (Fayza, la mère de famille traditionaliste, de Seba, l’intellectuelle révoltée, et de Nelly, la jeune fille moderne) avec comme point commun ce dégoût, cette rage envers l’attitude des hommes à leur égard.
Réalisé avec un grand réalisme et des phrases chocs :
« Tu dragues une femme sans même voir son visage ? »
« Mais je m’en fous de son visage ! »
« Pourquoi te refuses-tu à moi ? »
« Parce que je n’y arrive pas »
« Mais pourquoi je t’ai épousé alors ? »
Basé sur des faits réels, ces histoires sont malheureusement le quotidien de milliers de femmes partout dans le monde. A quand le changement ?
Retour sur l’insoutenable. Le génocide Rwandais vue à travers ces femmes tutsis qui ont vécu l’horreur, l’enfer, l’inimaginable…les viols à répétitions, collectifs, les pires agressions sexuelles perpétrés par les Hutus.
C’était il y a 20 ans et on peut encore voir les traces de ces violences ignobles sur le visage de ces femmes, dans le regard qui a perdu tout éclat, toute vie.
Si les hommes sont morts, par milliers, les femmes elles ont été anéanties, salies au plus profond d’elles-mêmes. Toutes ou presque ont été volontairement contaminé par le virus du sida et de ce cauchemars ont donné naissance à des enfants. Ces enfants nés de la souillure, de la violence, de la haine.
Toutes racontent, avec une incroyable précision et une honnêteté, une dignité admirables le calvaire qu’elles ont vécu, combien elles ont souffert et souffrent encore et aussi combien il est difficile pour elles d’aimer ces enfants nés de l’horreur. Toutes ont haït ce petit être qui a grandit dans leur corps meurtrit, toutes ont souhaité leur mort…Il aura fallu que les années passent, que les médecins et associations aident ces femmes et ces enfants à créer un lien, à comprendre leur histoire.
Quel triste monde…
Un documentaire très, très dur mais nécessaire, pour ne jamais oublier, aider, soutenir ces femmes qui malgré tout sont toujours debout.
Ces deux programmes sont disponibles jusqu’à dimanche prochain sur Arte+7.
Entendu
Dans l’avant dernier numéro du magasine Paulette (auquel, vraiment rien à faire, je n’accroche pas) il y avait tout de même un chouette dossier sur la musique scandinave.
De quoi attisée ma curiosité ! J’ai donc écouté tous les artistes et titres mentionnés et cela m’a permis de faire de belles découvertes. Notamment Asgeir, une jeune islandais à la musique à la fois folk et hypnotique. C’est sa voix suave qui m’a tout de suite séduite. Il y ajoute parfois une petite touche électro mais très subtile.
Vous avez certainement du entendre le titre KIng and Cross.