Je l’imaginais « plombant », à l’image des écluses des bâteaux qui accostent près des côtes bretonnes. Non seulement c’est méconnaître cette région de France, mais également et surtout, leurs spécialités culinaires !
Heureusement, un Chef – et pas n’importe lequel, Philippe Turquet – m’a initiée aux pâtisseries de ce pays, où le ciel et la terre se confondent, et fait tombé par la même occasion, tous mes préjugés. J’avoue même en avoir « un peu » honte. Philippe, c’est 37 ans de passion et de maîtrise de la cuisine française.
Le far breton, son far breton ? un gâteaux exceptionnel (et quand vous aurez goûté son Kouign Amann, vous serez littéralement au Paradis, mais chaque chose en son temps). Revenons à son far breton, celui, que j’ai savouré dès sa sortie du four, à m’en brûler la langue, mais tant pis, c’était tellement, mais tellement bon ! J’ai adoré !
Quelle légèreté, quelle finesse, quel moelleux, quels parfums ! Une recette proche du clafoutis, parfumée de rhum brun et d’un thé longuement infusé.
Suivez bien cette recette, vous allez goûter le meilleur far breton du monde !
Temps de préparation : 15 mn
Temps de macération : 30 mn
Temps de cuisson : 40 mn
Les ingrédients pour 6 personnes :
500 g de lait
500 g de crème liquide (à 30, 35 % de MG)
5 oeufs
50 g de Maïzena
50 g de farine
100 g de beurre 1/2 sel
500 g de pruneaux
2 c à c de thé en vrac
10 cl de rhum ambré
du sucre glace pour chemiser les moules
Préchauffez votre four à 180°.
Déposez les pruneaux séchés dans un grand saladier.
Faites chauffer l’eau et recouvrez à niveau, les pruneaux, en déposant dans un chinois (= passoire), le thé en vrac. Laissez infuser durant 30 mn environ, avec le rhum brun. Les pruneaux sont se gorger de ces parfums.
Pendant ce temps, blanchissez les oeufs et le sucre.
Dans une casserole, faites fondre le beurre jusqu’à ce qu’il prenne une couleur noisette (il accroche alors un peu au fond de la casserole – grattez les sucs). Réservez.
Ajoutez la farine et la Maïzena (qui apportera de la légèreté au gâteau), avant de verser la crème, le lait tiède et le beurre fondu.
Mélangez tous ces ingrédients.
Beurrez, farinez et versez un peu de sucre glace dans le(s) moule(s). Le sucre glace permettra de caraméliser l’extérieur de la pâte lors de sa cuisson.
A l’aide d’une louche, versez la pâte à mi hauteur des moules.
Ajoutez 3 à 4 pruneaux égouttés (et avec leurs noyaux, c’est plus goûteux) dans chaque.
Enfournez-les durant 30 à 40 mn environ, selon la taille des moules et la puissance de votre four.
Laissez-les légèrement tiédir et savourez-les presque aussitôt : c’est tout simplement irrésistible !
Le saviez-vous ?
Far en latin signifie « froment, blé, gruau ».
Le far est une délicieuse spécialité bretonne, et les recettes varient d’une région à l’autre : nature, aux pruneaux, aux raisins, épais ou minces. Mais elles en ont en commun leur simplicité. Souvent assimilé au flanc à cause de son aspect, il se distingue toutefois du flan classique par une texture extrêmement dense.
Son existence est attestée pour la 1ère fois par les écrits du XVIIIème siècle. On distingue à l’époque le far salé, fabriqué avec du blé noir et consommé en accompagnement des viandes, et le far sucré qui est un dessert. La consommation du far salé restera limitée à la Bretagne, tandis que la recette du far sucré se diffusera dans l’hexagone au milieu du XIX siècle. Il fera même l’objet d’une importante production à partir des années 1930.
Les fars bretons étaient à l’origine confectionnés pour les fêtes religieuses et les fêtes familiales. Lorsque leur consommation s’est généralisée, des recettes de fêtes sont alors apparues, enrichies en beurre, pruneaux et œufs.
Aujourd’hui, le far breton préféré des français reste le far aux pruneaux, agrémenté d’un peu de rhum ou d’eau-de-vie. Certains y ajoutent de la cannelle mais cela dépend.
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Un remerciement tout particulier pour toi Philippe. Pour ces fous rires complices, nos grandes discussions … toujours de très bons moments. Merci.