Tout d'abord, on peut remarquer avec satisfaction que le 11 septembre français ne s'est pas attaqué à un grand centre d'affaires international, mais à un hebdomadaire satirique. La cible était la liberté d'expression. La France est le pays des Droits de l'Homme et cet événement vient le confirmer, pour qui aurait pensé que notre pays n'était plus en pointe sur ce sujet.
Rien ne peut plus être comme avant. Le président de l'UDI, Jean-Christophe Lagarde, a proposé qu'on ajoute "laïcité" à la devise de la République, de même que la fraternité a été ajoutée au moment de l'abolition de l'esclavage.
Les attentats, la réaction populaire républicaine et le rejet de la minute de silence dans certaines écoles, montrent que la France doit réinventer la laïcité.
Pour se respecter mutuellement, nous devons avancer dans deux directions :
- Intransigeance sur les valeurs républicaines, creuset de notre "vivre ensemble"
- Intégration de l'Islam dans notre société
On ne doit pas transiger avec les valeurs républicaines.
En France chacun est libre d'appliquer sa religion mais personne ne peut imposer à la collectivité ses règles religieuses de vie. Les exemples sont nombreux.
En France les piscines sont mixtes mais pas leurs vestiaires. C'est aux musulmans, s'ils veulent aller à la piscine, de s'adapter à ces règles.
Les cantines collectives sont pour tous.
La nourriture hallal ne peut pas être imposée à tous, mais là où il y a le plus de musulmans il est raisonnable que des menus hallal fassent partie des choix proposés.
La communication passant par le visage et les forces de l'ordre ayant besoin de pouvoir identifier les personnes, la loi sur la burqa n'est pas une loi islamophobe mais une loi républicaine.
Mais la laïcité est aussi le respect des religions. L'Etat n'est pas anti-religieux, il est a-religieux.
Même si la religion fait partie de la sphère privée, la laïcité n'interdit pas de pratiquer une religion ni d'afficher des signes religieux, même en public. Les religions n'ont pas à se cacher.
L'Etat se devant d'être neutre face aux religions, il devrait corriger une inégalité économique, conséquence de la loi de 1905. Les églises anciennes appartenant à l'Etat et aux communes, ce sont eux qui assument les lourds coûts d'entretien de ces bâtiments. Face à cela, les 5 à 6 millions de musulmans, dont 2 millions de croyants pratiquants à des degrés divers, manquent de lieux de culte. De même que l'Etat et les communes financent l'entretien des lieux de cultes catholiques, ils devraient participer au financement des constructions de mosquées, et ne pas laisser des Etats comme l'Arabie Saoudite ou le Qatar le faire . Des mosquées officieuses sont apparues. Elles ne répondent pas aux normes de sécurité, et les imams qui les animent ont des raisons factuelles de tenir un discours de victimisation de la communauté musulmane. Souvent, les imams de ces mosquées sont plus radicaux que ceux qui animent les mosquées officielles.
Les religions doivent être traitées à égalité sur le plan économique, et leurs pratiques tolérées tant qu'elles ne contreviennent pas aux principes essentiels de notre République.
Published by Patrick Joly