L'Heure du conte
J’ai habituellement de la difficulté à me souvenir des histoires brèves et nombreuses. Pourtant, celles proposées par Félix Villeneuve sont venues s’ancrer dans mon inconscient, se sont adressées à une part de moi qui sonde les mystères de la vie par la symbolique.
Tout au long de ma lecture des sept nouvelles, je suis retournée aux contes de mon enfance avec leur lot de cruauté, de géants, de guerres, de princesses, de sang et de sorcières. Dans les contes, autant que dans les nouvelles de Félix Villeneuve, la vie se marbre de courants de violence déposés sur fond de bienveillance. Qui s’y penche le moindrement est assuré de perdre une vision rose de sa vie qui occulterait les forces du bien et du mal.
Je frémis habituellement devant les éclats de violence, je peine à les voir se projeter sur ma psyché et pourtant, j’ai cohabité presque sereinement avec « Le Sombre », ce barbare qui tue sa progéniture mâle. Ma cuirasse? La distance créée par l’excès de ces personnages imaginés, se tenant loin de mon quotidien.
Nous avons toujours une nouvelle qui s’isole par l’émotion unique qu’elle nous fait vivre, ce fut étonnamment « L’ami fidèle », moi qui n’ais jamais eu de compagnon canin.
« L’Horloger », celle que l’on suggère comme le fil attachant les six autres n’a pas su satisfaire complètement ma faim des sens. Elle m’a plutôt confirmé que certaines propositions m’ont échappée ou étaient adressées à un autre filtre que celui de mon rationnel.
Le style franc de Villeneuve sert assurément le genre « nouvelle », en allant directement au but. Avant tout, j’ai découvert un peintre croquant les couleurs de l’imaginaire avec talent.
Lu dans le cadre de La Recrue du mois, vous avez donc 4 opinions au lieu d'une. Et une entrevue avec l'auteur. Et sa revue de presse (très sommaire, pas évident les premiers romans dans cette jungle)