Better Call Saul // Saison 1. Episode 6. Five-O.
Je pense parfois que Better Call Saul ne s’apprécie pas forcément de la même façon si l’on connaît Breaking Bad ou non. En effet, quand on connaît Breaking Bad, c’est assez facile d’apprécier Better Call Saul car l’on connaît l’univers de Vince Gilligan et de ce que ce dernier a tenté de faire avec ce spin off. J’aime bien l’idée qu’ils aient fait un prequel afin de nous raconter d’autres histoires autour de personnages que l’on connaît. Après tout Saul ou même Mike ont déjà raconté énormément de choses dans la série mère mais pas tout sur leur passé et c’est ce sur quoi Better Call Saul veut se concentrer. Je pensez donc que « Five-O » est un épisode qui s’apprécie énormément sur l’on connaît la série mère car il ne peut pas s’apprécier autrement. Le passé de Mike Ehrmantraut c’est quelque chose que j’ai toujours rêvé de connaître. Breaking Bad a toujours su rester étrangement mystérieuse autour de ce personnage. Cet épisode est donc celui de Mike et Saul est au second plan. On peut même dire que Saul est absent de cet épisode car ce n’est pas le personnage le plus important. L’histoire de Mike trouve sson intérêt non pas dans la façon dont elle est narrée mais plutôt dans le monologue final de Mike. Ce monologue est l’un des plus bouleversants que j’ai pu voir dans Better Call Saul et accessoirement Breaking Bad.
Le fils de Mike, Matt, était un officier de police et il a été tué neuf mois avant le début de Better Call Saul. Les tueurs étaient en fait le partenaire de Matt, Hoffman et un sergent nommé Fenske. Matt a été tué car Hoffman et Fenske ne lui faisait pas confiance. Matt était toujours hésitant vis-à-vis des histoires de corruption et forcément, il a été malheureusement assassiné pour ça. Mike prépare alors petit à petit sa vengeance. On veut nous montrer que Mike est brisé et ce n’est pas forcément fait de la façon la plus intelligente qu’il soit. Cela repose donc énormément sur la prestation de Jonathan Banks et l’attachement que l’on peut avoir envers le personnage quand on a déjà vu Breaking Bad. Sans avoir vu cette dernière, je pense que l’on ne peut pas apprécier cet épisode comme il veut être apprécier. C’est bête mais je me demande si au fond l’erreur de Better Call Saul n’est pas d’avoir totalement associé les deux séries, empêchant ici les nouveaux téléspectateurs de comprendre réellement ce qui se passe. Alors certes, c’est un épisode sympathique qui permet aussi de mieux cerner un personnage qui ressemblait à une sorte de gimmick jusqu’à présent. Mais la prestation de Jonathan Banks est tellement impressionnante que ce dernier mériterait bien de gagner un Emmy lors de la prochaine cérémonie.
Adam Bernstein, réalisateur de Breaking Bad, parvient ici à mettre en valeur le personnage sous un angle différent des 5 précédents épisodes. En effet, on abandonne le côté lumineux des précédents épisodes pour quelque chose de beaucoup plus poisseux, sale et sombre. Le but est de nous raconter une histoire sombre, qui nous plonge dans la pénombre. C’est une sorte de miroir de ce qu’est devenu Mike et de ce que ce pauvre a subit en perdant son fils. La mise en scène est d’ailleurs très importante à mon humble avis afin de mettre en valeur la douleur qu’il ressent. Et pour le coup, c’est très réussi. Je pense que l’un des moments les plus touchants est probablement Mike qui crie « I broke my boy ». Ce que cet épisode parvient à nous apprendre va permettre aussi de changer une partie de la série. A mon humble avis, Better Call Saul ne va pas être vécue de la même façon désormais après cet épisode. C’est aussi un épisode parfois un peu facile, mais qui cherche à reproduire la complexité de la narration habituelle dans un univers très différent. Tout ce qui se passe ressemble donc à une aventure policière, on retrouve un peu le côté sombre des polars de Michael Connelly. Cet épisode dénote par rapport aux autres, par son ambiance, ses émotions et sa folie furieuse. Souvent brillant, parfois étrange mais réussi.
Note : 8.5/10. En bref, un épisode différent, concentré sur le personnage de Mike et rien d’autre, brisant presque ce que Better Call Saul avait pu installer jusqu’à présent pour le meilleur.